Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, Honorables Députés,
En me présentant aujourd’hui devant cette auguste Assemblée, j'éprouve un profond sentiment de fierté; la fierté de vivre dans un pays où l'enracinement de la culture démocratique permet, à tout moment, un dialogue fécond entre les pouvoirs exécutif et législatif.
PREMIER MINISTRE MOHAMED BEN ABDALLAH DIONNE La fréquentation assidue de ce lieu, au cours des années 2007 et 2008, m'a permis de conforter la haute idée que je me suis toujours faite de cette Institution et de la noble mission que vous y exercez avec dévouement, au nom du Peuple.
Vous comprenez donc mon émotion et ma fierté, de revenir, ici, investi de la confiance du Président de la République, Son Excellence, Monsieur Macky SALL, pour décliner sa vision du développement économique et social de notre pays et, en même temps, sacrifier à une tradition républicaine bâtie autour d'un idéal : être au service de son Peuple.
Oui, nous avons choisi de vivre en République et donc d'être au service de notre Peuple.
Servir notre Peuple, c'est, avant tout, faire le choix de veiller sur ses intérêts ; c'est œuvrer à réaliser ses aspirations ; c'est travailler à satisfaire ses attentes et à traduire son rêve en une réalité quotidienne.
Servir notre Peuple, c'est faire le choix d'exalter la vertu, de combattre l'injustice, de protéger les plus faibles, de promouvoir la démocratie, la transparence et 1'équité.
Le Chef de l'État m'a honoré de sa confiance en me confiant la mission de conduire le Gouvernement, chargé de réaliser ses ambitions pour le Sénégal. Je me ferai un devoir de le servir avec loyauté et fidélité, par un engagement sans réserve et sans limite, avec toute l’équipe gouvernementale à mes côtés.
Cette exaltante mission qui vaut tous les sacrifices nous impose un devoir de dialogue, un devoir de partage, mais également un devoir de transparence.
Nous sommes donc venus partager avec vous, avec nos compatriotes d'ici et de la Diaspora, une grande et généreuse ambition pour le Sénégal, une ambition bâtie autour d'une vision qui transcende les générations.
Monsieur le Président de l'Assemblée nationale, Honorables députés,
C 'est ici que le Président Macky Sall, alors Président de l'Assemblée nationale, a conforté sa forte sensibilité aux doléances des populations, relayées au sein du Parlement par ses mandataires.
Une fois déchargé de ses hautes fonctions à la tête cette illustre Institution, il a sillonné le Sénégal des profondeurs, pour prendre la mesure des grandes espérances de nos compatriotes.
Porté à la tête de l'État le 25 mars 2012, dans une ferveur et une sérénité encore saluées à travers le monde, le Président Macky SALL a choisi de donner un exemple aux élites politiques, en décidant de réduire volontairement son mandat en cours, de sept à cinq ans. Voilà donc un acte de renoncement qui marquera à jamais l'histoire !
Depuis le 25 mars 2012, le Président de la République a inscrit l'amélioration immédiate des conditions de vie des populations au cœur de son action politique.
C'est 1'occasion pour moi de rendre un hommage appuyé à mes prédécesseurs qui se sont dévoués corps et âme, pour la matérialisation de cette volonté du Président de la République.
Nous pouvons tous le constater, bien des choses ont été réalisées en si peu de temps et souvent dans un environnement économique marqué par de fortes contraintes.
Des efforts de redressement importants ont été consentis pour la maîtrise du déficit budgétaire, l'assainissement des finances publiques et le soutien au pouvoir d'achat de nos compatriotes.
Les populations sénégalaises et, en particulier, les couches les moins favorisées, saluent encore les mesures de baisse des prix des denrées de première nécessité prises dès les premières heures de la seconde alternance au pouvoir, en dépit des fluctuations des cours observées sur le marché international.
La baisse de l'impôt sur les salaires, effective depuis le 1er Janvier 2013, a contribué par son ampleur, à une revalorisation significative du pouvoir d'achat des salariés. Au même moment, le monde rural a bénéficié, de 2012 à la présente campagne agricole, de mesures d'assistance exceptionnelle et de soutien en matériels et intrants pour plus de 91 milliards de FCFA, pour la relance des activités agropastorales.
Plus de 100 000 ménages, parmi les plus vulnérables, bénéficient aujourd'hui d'une allocation de 100 000 FCFA par an, à travers le programme de bourses de sécurité familiale, dans des conditions de sélection les plus transparentes. Le nombre de bénéficiaires passera à 200.000 familles dès 2015, avec une enveloppe de 20 milliards de FCFA.
Depuis janvier 2014, le coût du loyer a connu une baisse substantielle, soulageant les budgets des ménages d'une charge jusqu'ici pesante et incompressible.
Avec la mise en vigueur de la Loi d'orientation sociale, les personnes vivant avec un handicap sont mieux prises en charge à travers les centres de réadaptation socioprofessionnelle par le biais de la carte d'égalité des chances qui offre un accès gratuit aux soins dans les structures publiques.
La Couverture Maladie universelle est devenue une réalité avec 372 mutuelles de santé déjà opérationnelles couvrant 145.000 personnes. Il en est de même de la gratuité des soins au profit des enfants âgés de 0 à 5 ans dont plus de 1.100.000 bénéficient d'une prise en charge nutritionnelle.
Tous ces programmes continueront à renforcer nos stratégies de réduction accélérée des niveaux actuels de mortalité maternelle et infanto-juvénile et d'accès plus équitable aux soins.
A travers le plan Sésame rénové et renforcé et la gratuité des dialyses et des césariennes sur l'ensemble du territoire, notre option de la santé pour tous, droit reconnu à chaque citoyen, prend de plus en plus l'allure d'une priorité.
Depuis plus d'un an, près de 2000 logements sociaux abritent des familles jadis sinistrées par les inondations et leur offrent, aujourd'hui, un cadre de vie décent.
Des ouvrages d'assainissement d'envergure permettent également de protéger des inondations les populations de Dakar et sa banlieue, de Touba, de Saint-Louis, de Bambey, de Fatick et d 'autres localités du pays. Plus de 73 milliards de FCFA ont été mobilisés pour ces programmes.
Au plan de la gouvernance, je mentionnerai singulièrement la mise en place de l ' Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), l'adoption de la Loi sur la déclaration de patrimoine, le Code de transparence dans la gestion des finances publiques et les mesures prises pour faciliter 1'accès à 1'information budgétaire.
Les nouveaux Codes généraux des Impôts et Domaines et des Douanes ont été adaptés aux exigences de compétitivité et de performance de l'économie.
Les signes de la relance économique sont bien visibles, avec une croissance attendue à 4,5 % à la fin de l'année, une plus grande maîtrise du déficit budgétaire, des performances accrues dans l'agriculture avec plus de 82.000 tonnes de produits horticoles exportés en 2014, niveau jamais atteint, une production record de 230 000 tonnes d'oignons et des progrès notables dans la riziculture.
Le secteur des BTP se redresse et l 'environnement des affaires s'améliore, comme le confirme notre entrée dans le top 5 mondial des meilleurs réformateurs du dernier rapport « Doing business ».
Mais nous demeurons encore confrontés à des réalités internes et externes objectives qui limitent fortement notre ambition de faire encore plus pour nos populations.
En effet, notre économie présente des signes de fragilité depuis plusieurs décennies, avec des niveaux de croissance assez faibles pour éradiquer la pauvreté et réduire les inégalités sociales et spatiales.
Les moteurs traditionnels de la croissance s'essoufflent, dans un contexte de faible diversification du tissu économique et de productivité limitée des facteurs.
La réalité de notre tissu économique, c'est d 'abord un secteur agricole qui souffre d'une insuffisante structuration de ses chaînes de valeurs, d 'un faible développement des productions à haute valeur ajoutée et qui demeure très vulnérable aux aléas climatiques, bien que concentrant plus de 60% des actifs.
La réalité de notre tissu économique, c'est aussi la prédominance d'un secteur informel, concentrant 95 % des emplois et plus de la moitié du PIB, avec de faibles niveaux de productivité, ainsi qu'un déficit commercial lourd et en aggravation, représentant, par moments, près de 20% du PIB, mais aussi un tissu industriel en difficulté.
La réalité de notre tissu économique, c'est encore un environnement des affaires caractérisé par un déficit d'attractivité, de compétitivité et entravé par une faible disponibilité de financements adaptés pour les activités de production.
La réalité de notre économie, c'est également des marges de manœuvre budgétaires étroites qui limitent nos capacités d 'investissement, des problèmes d 'efficacité de la dépense publique et un faible niveau d'épargne intérieure.