La déclaration de Politique Générale du PM M. Idrissa SECK

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Idrissa SECK
Lundi, 03 février 2003

Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables députés,

Le Peuple, souverain dans ses décisions, vous a assigné la mission d'être le médium honoré par lequel je lui présente humblement, aujourd'hui, ma feuille de route devant conduire à la prise en charge efficace de ses attentes, donnant ainsi corps à la Politique de la Nation définie par le Président de la République. Soyez en félicités et remerciés. Mes félicitations et remerciements s'adressent également à ceux qui m'ont précédé dans cette fonction.
         
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables députés,

Notre Constitution, dès son article premier, invite le Peuple à marcher vers son But, et avec Foi.                                                                                        
La formidable aventure de la marche bleue donne de cet enseignement une manifestation parfaite, en style et en sens ; Avec 1'aide de Dieu, et sous la direction de celui qui, tour à tour objet de critique et sujet de fascination, épreuve après épreuve, échec après échec, jalon après jalon, a attendu, avec endurance, sans jamais perdre l'enthousiasme, l'avènement du changement le 19 mars 2000.

Me voici à nouveau, près de lui, en cette position de confiance et d'autorité, chargé d'une nouvelle mission: celle d'organiser et de conduire la marche du Sénégal vers le développement économique, social et culturel.

Je convoite de Dieu une victoire éclatante dans cette nouvelle mission, à l'image de celle dont il m'a gratifié lors de la première.

Cette marche renouvelée, chers compatriotes, n'est pas chimérique. Nous en avons déjà eu un aperçu avant que ne surviennent les récentes épreuves.

Les premiers moments de l'Alternance ont fourni des joies extraordinaires issues de performances inédites dont un livre blanc rendra amplement compte bientôt.

Souvenons-nous de nos records de pluviométrie, de productions et de revenus agricoles;

Souvenons-nous   de l'augmentation   des salaires, de l'âge   de la retraité, du doublement de 1'avance Tabaski, de la réintégration de certains travailleurs ;

Souvenons-nous de la généralisation des bourses ou de 1'aide aux étudiants

Souvenons-nous du triomphe de nos Lions.... Toutes choses, et bien d'autres, qui ont concouru à 1'un des plus précieux bienfaits reçus de 1'alten1ance: la restauration de la fierté nationale, ici comme dans la diaspora.

Puis: Froid du Nord, déficit pluviométrique, et Naufrage du Joola.

Cette dernière épreuve nous a le plus profondément marqués.

 J'ai assisté au concert des enfants de l'école franco-sénégalaise Dial Diop, le quinze décembre dernier. Ils ont chanté leur douleur en ces termes .

«C'était un bateau blanc.
Qui naviguait dans le vent.
Il s'appelait le Joola.
Aujourd'hui, il n'est plus là.        
Il y'avait nos parents.
Il y avait nos enfants.
Il y avait nos amis.
La mer nous les a pris.
Quand le bateau a coulé,
Tout le monde a pleuré.
Il y a eu trop de morts.
Il faudra être fort.

Oui chers compatriotes, il faudra être fort.

Fort, pour vivre notre douleur dans la dignité,
Fort, pour mener sans complaisance notre introspection,
Fort, pour sanctionner les fautes commises.
Je m'incline à nouveau devant la mémoire des victimes du« Joola » et redis ma profonde compassion à leurs familles.
Sachant parfaitement que leur douleur ne peut pas être réparée par des moyens financiers, le Gouvernement tout entier s'est néanmoins mobilisé pour que soit établie la liste exhaustive des victimes et que soient identifiés les héritiers des disparus par l'établissement de jugements d'hérédité, afin que leur soit remis ce que la loi leur octroie en matière d'indemnisation, au-delà des actes de solidarité de tous les instants. La nature et la complexité de la tâche nous impose vigilance et rigueur afin qu'aucune injustice ne vienne alourdir la charge émotionnelle de cette douloureuse tragédie collective. 

Les intervenants

M. Abdoulaye BADOU

M. Abdoulaye BADOU

Je vous remercie, Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre,
Ce qui me préoccupe, c'est la réaction de « Diègue » et de « Goor» à l'issue de votre discours de politique générale. Ce couple va se poser deux questions : la 1 ère les bons impayés. Oui, les bons   impayés   vont être résolus mais ils   ajouteront,   grâce à 1'opposition qui n'a eu de cesse de le dire...
Je dis, Monsieur le Premier Ministre, que le couple « Goor » et « Diègue » se posera une 2ème question: l'argent qu'il promet où le prendra-t-il   et où le cherchera-t-il?
Figurez-vous, Monsieur le Premier Ministre, que pour l'axe Dakar-Bamako, c'est déjà 1000 milliards. Vous-même avez déjà annoncé des   dizaines et des dizaines d'autres milliards et comme source de financement vous dîtes tout simplement « grâce à nos finances publiques et à nos partenaires sociaux». Pensez-vous que nos partenaires sociaux vont, comme cela, allonger l'argent pour rien? Nous voulons du réalisme et du concret. Les sénégalais voudront vous inviter à être concret.
II y a deux points essentiels sur lesquels les sénégalais   vous attendaient. Comment pouvez-vous faire le bonheur   des sénégalais   alors que la Sénélec   est un gouffre à milliards? Comment pouvez-vous faire le bonheur des paysans alors que la SONACOS est à privatiser et que notre pays a pris l'engagement, auprès du FMI, de la privatiser après les erreurs commises au niveau de la SONAGRAINE et que vous même avez dit à l'appui de votre diapo que 72 % sont des ruraux ? Il y a problème ! C e que nous voulons et demandons, c’est du réalisme e t du concret.  Des promesses, il y en a eu l'année dernière et à pareille heure et les résultats sont là. Les sénégalais, unanimement, ont reconnu qu'à mi-parcours, l'Alternance a déçu leurs attentes. Vous avez la chance d'avoir une opposition républicaine et démocratique qui ne souhaite que le succès de notre pays mais avec les moyens qu'il faut.
Je vous remercie.

 

REPONSE DU PREMIER MINISTRE :

Pour répondre rapidement à la question d’ou viendra l'argent de Maître BABOU ? Je 1'ai dit : de la qualité de la gestion de nos finances publiques et de la qualité du soutien de nos partenaires au développement. Si vous soulevez la question des bons impayés, pourquoi on ne l'a pas fait, c'est un point qui aurait pu ne pas figurer sur mon discours d'aujourd'hui, pour une raison simple; c'est que je tiens, à chaque fois que j'annonce quelque chose, que l'annonce soit documentée et j'ai attendu de disposer du document attestant de la disponibilité des ressources sur place là-bas à Ziguinchor, à Diourbel, à Kaolack chez vous, à Tambacounda et à Bakel avant de faire la déclaration. Alors maintenant, pour la participation de nos partenaires au développement, vous savez que tous les projets que j'ai cités ici et leur tranche annuelle considérée figure dans notre Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (D.S.R.P.) qui a été adopté par le conseil d'administration de la Banque Mondiale, par le conseil d'Administration du Fonds Monétaire International.
Donc, dans ces cartes là aujourd'hui, je ne sais pas s'ils sont prêts, mais ils auraient pu le faire, je peux vous projeter la carte, telle qu'elle sera en 2005 après avoir injecté rien que ce qui est disponible. Maintenant, c'est pour cette raison que je souhaite revenir ici, régulièrement avec vous, pour examiner le compte rendu de ce qui a été fait et de ce qui n'a pas été fait. (Vifs applaudissements).
Vous savez, moi, j'ai dit à tous les Ministres, que je ne suis pas un Premier Ministre qui va faire le travail à leur place. S'ils ont été choisis c'est parce qu'ils ont absolument la compétence   de conduire   leur département, mon travail ne portera sur le leur qu'au travers de ce que vous m'aurez dit du leur. (Vifs applaudissements).
Vous avez certainement suivi, avec nous, la question du processus de la privatisation de la Sénélec. Nous, nous sommes des libéraux, d'ailleurs, parmi les libéraux il y en a de gauche et de droite. Moi, je me réclame d'être un libéral de droite. Vous savez, j'ai toujours préféré 1a droite à 1a gauche parce que je préfère le droit au gauche. Donc nous, nous revendiquons ce positionnement. Que recouvre cette option fondamentale ? Elle recouvre deux assertions, voire trois.
1 °) Chaque individu est dépositaire d'une dignité et de liberté fondamentale attachées à sa condition humaine et dont la défense mérite même qu'on y consacre sa vie. Et c'est en parfaite conformité avec ma foi personnelle parce que... (Citation   du ST Coran) «Nous avons honoré les fils d'Adam».
2°) Principe fondamental, c'est que chaque   individu est un dépôt de talents. Je vais même plus loin, je pense qu'ils sont tous dépositaires de tous les talents. La différence provient simplement de la différence de manifestation de ces talents, des opportunités qui leur sont offertes pour manifester ces talents et c'est que nous essayons de faire avec le secteur privé en disant: l'État n'a rien à voir avec le secteur marchant. L'État doit s'occuper d'offrir un environnement adéquat à la manifestation de ces talents et de ces possibilités. Nous sommes donc dans le même état d'esprit de privatisation de la Sénélec. Nous disons que nous ne bradons pas l'intérêt national. Ce n'est pas parce que nous sommes pressés que nous allons faire n'importe quoi. Vous savez les 10 milliards et demi de la contrepartie du fonds de l'Union Européenne qui feront l'objet de la loi de finances rectificative que je viendrai vous proposer par le canal du Ministre des Finances, c'est lié à quoi? C'est qu'au moment où nous conduisions les négociations avec 1'Union Européenne, nous avions refusé de les inscrire dans notre budget pour éviter de leur donner un moyen de pression sur nous en disant qu'ils auront besoin de cet argent. Nous nous en sommes passés pour conduire les négociations avec la liberté absolue d'appréciation de ce qu'est l'intérêt vital national. Et ça c'est un principe: nous ne bradons pas l'intérêt national mais nous sommes tout à fait dans l'esprit de la réforme institutionnelle de la privatisation de la Sénélec, des Chemins de fer, de la Sonacos, parce que justement, si l'État occupe le théâtre d'opération du secteur privé, mais il ne sert à rien de parler de promotion du secteur privé. Vous vous souvenez, j'ai eu la chance, à l'époque, de conduire la stratégie de privatisation de la Caisse de Péréquation sur le riz et à 1'époque, tout le monde disait si on privatise, le Sénégal sera dans la pénurie de l'approvisionnement en riz. Mais aujourd'hui, il y a surabondance de variétés de riz et les 60 milliards que la Caisse de Péréquation encaissait et dépensait on ne sait pas comment, sont aujourd'hui du chiffre d'affaires pour le secteur privé. Donc il faut qu'on se rende compte de l'intérêt qu'il y a à laisser la place au secteur privé dans les activités marchandes, donc nous poursuivons cette privatisation là.

M. Bakary COLY

M. Bakary COLY

QUESTION 1:

Je vous remercie, Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,
Monsieur   le Premier Ministre, vous nous donnez, à travers votre déclaration de politique générale, l'occasion de nous conforter dans l'opinion que nous avions raison, ou en tout cas que nous avions pris un risque bien calculé et positivement, de vous faire confiance en votant a priori le budget, en vous donnant les moyens de réaliser votre politique, en adoptant le budget 2003 avant cette déclaration de politique générale.
Cette auguste Assemblée nous donne, Monsieur le Premier Ministre, l'occasion de magnifier   une synergie organique qui doit exister   continuellement entre votre gouvernement   et cette assemblée, et ce, sur un certain nombre de points. Je n'ai malheureusement pas le temps de faire autre chose que de me focaliser, Monsieur le Premier Ministre, sur le segment de notre population le plus important et le plus pauvre. Dans la grille de lecture de 1'économie nationale, notre pays est considéré comme un pays pauvre très endetté, ce n'est pas péjoratif, c'est une réalité et cela donne la mesure de tous les efforts considérables que vous aurez à fournir pour faire en sorte que nos ruraux qui comprennent les pasteurs, les paysans, les artisans et les pêcheurs, soient finalement bien armés pour faire face à la pauvreté, parce que ce sont bien ces pauvres qui vont devoir lutter pour être de moins en moins pauvres. Les recettes ne sont pas aussi faciles à imaginer, Monsieur le Premier Ministre, celles que vous avez déjà dépistées tout à l'heure peuvent donner des raisons d'espérer, mais il est évident que si l'administration que vous avez en charge ne se met pas à la recherche des visions, des démarches les plus optimales et les plus efficaces, nous risquons, peut-être, de subir plus les effets de la mondialisation qui n'est pas que négative. On combat souvent la mondialisation, mais nous pouvons la positiver en matière d'agriculture, notamment en nous mettant dans le créneau de 1'agriculture organique, pour éviter la menace de survenance d'une famine au Sénégal.
Monsieur le Premier Ministre, ceci ne se fera qu'à travers les indications que vous avez données tout à 1'heure, à savoir que les sénégalais se comportent autrement mieux, vis­ à-vis de l'effort d'exercice du pouvoir régalien qui doit ordonner le comportement de tout le monde et constituer un régulateur, notamment, en ce qui concerne le partage des richesses nationales sur l'ensemble du territoire et favoriser le développement de la solidarité nationale réelle et différenciée en fonction des situations particulières qui règnent des fois, çà-et-là.
Je vous remercie.

 

QUESTION 2:

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Je vous remercie de me donner 1'occasion de préciser ma pensée, de 1'achever parce que je m'étais arrêté au sentiment que pour réaliser, Monsieur le Premier Ministre, la vision que vous nous avez présentée, notre pays, le Sénégal, a besoin d'une forte dose de solidarité et de paix largement partagée et cela ne saurait être le fait, ne pourrait résulter que d'une synergie continue entre tous les acteurs politiques, les opérateurs économiques: en fait entre tous les sénégalais et cela nous impose de revisiter un peu nos comportements quotidiens et d'être très imaginatifs.
D'être très imaginatif parce que nous nous trouvons dans   un contexte qui est tout nouveau. Aujourd'hui, personne ne peut vous reporter une expérience vécue en mondialisation si ce n'est dans la période que nous avons vécue, mais à partir de 2008, nous risquons   de nous retrouver dans un contexte   beaucoup   plus contraignant   de compétition, qui va nous imposer d'être très imaginatifs, très créatifs.
Pour ce qui est de la paix, je crois qu'elle est impérative dans la partie méridionale de notre pays, mais également dans toute la sous-région. Je me permets de le rappeler ici parce que j'ai eu à le souligner au ministre de l'Économie et des Finances. C'est cette situation particulière qui fait que, dans le cadre du BCI, cette région ne dispose pas de projets   en   vigueur,   ne   bénéficie   pas   de   financement   de   contrepartie, et   nous considérons que   c'est   une   situation   qui   dérange   un   peu   par   rapport   à   notre nomenclature dans le financement. Il est peut-être temps d'imaginer ou de mettre au point une autre procédure, de façon que ces zones qui sont sans projets en vigueur, paissent bénéficier de financements nationaux intégralement. Le problème c'est que le monde rural est celui qui est le plus éloigné des portes d'entrée de tout ce que nous importons, et malheureusement, nous importons beaucoup de choses pour ne pas dire tout. Et vous, vous imaginez tout de suite que le frêt y afférent fait que ces produits arrivent à destination lourdement renchéris entre les mains fortes à une population qui est précisément la plus pauvre. Ceci m'amène à suggérer une espèce de péréquation au même titre que pour les produits pétroliers. Pratiquement, ces derniers sont achetés au même prix, à la pompe, à travers le territoire national, moyennant une péréquation qui a été étudiée. On me dira que c'est très lourd, mais peut-être, qu'en le faisant, ce qui est essentiel, c'est qu'on peut aider ces populations à lutter contre la pauvreté. Cela nous mène à l'adéquation pouvoir d'achat/augmentation de revenu.
Enfin, je voudrais terminer, Monsieur le Premier Ministre, par le « Joola ». Vous avez effectivement donné des statistiques qui me posent problème. Sur les 1.800 victimes recensées, apparemment il n'y   aurait que 78 dont les héritiers ont des certificats d'hérédité. L'écart à rattraper est énorme. Est-ce-que l'État peut laisser faire les choses comme elles sont en train de se faire ? Parce que, à ce rythme, je me demande quand est-ce-que nous pourrions amener les autres ayants droit à entrer dans leurs droits.

M. le Président de l'Assemblée Nationale

M. le Président de l'Assemblée Nationale

Je vous remercie, Monsieur le Premier Ministre.
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mes Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
Avant de nous quitter, je voudrais réitérer solennellement à votre nom, à tous et à mon nom personnel nos chaleureuses félicitations et nos vifs encouragements à Monsieur le Premier Ministre, pour le brio de sa prestation.
 
 Vous venez, Monsieur le Premier Ministre, de faire montre, une fois de plus de manière éclatant des qualités principales que nous vous connaissons : la compétence et le sérieux avec lesquels vous traitez tous les problèmes. En effet, la politique générale du gouvernement que vous venez de nous exposer est le reflet du projet de société que le Président de la République, Maître Abdoulaye WADE a conclu dans un pacte de confiance avec le peuple sénégalais pour le présent septennat. Il est heureux de constater que votre dessein pour le Sénégal cadre parfaitement avec les préoccupations et les aspirations de nos compatriotes.
 Ainsi, en phase avec notre peuple, à l’écoute des frissons de la société, vous avez décidé résolument, sous la haute autorité Chef de 1'État, de vous acquitter de cette tâche immense pour pouvoir relever tous le défis qui se dressent devant nous, avec courage, abnégation et lucidité. La plus belle illustration de cette résolution est 1'ambitieux       programme de gouvernement    au su jet duquel nous avons débattu démocratiquement dans ce haut lieu de la représentation nationale.
Monsieur le Premier Ministre, 1'enthousiasme avec lequel vous avez retracé les grandes orientations, les priorités, les perspectives de votre équipe, met en lumière la détermination et la volonté avec lesquelles vous comptez atteindre les objectifs qui vous ont été fixés par le Président de la République et dont la finalité est d'assurer une croissance durable à notre économie revisitée à travers   toutes les composantes pour 1'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens.
Nous vous savons gré d'avoir bien voulu partager avec nous votre vision des affaires de 1'État, les stratégies mises en place, les paris à gagner, les espérances à nourrir pour notre pays. Ainsi, vos réponses claires, précises et pertinentes illustrent bien que vous savez où vous allez et comment y parvenir. Soyez-en sûr que nous saurons vous accompagner.
Mes Chers Collègues, je ne saurais terminer sans vous adresser mes sincères félicitations pour votre participation enrichissante à ce débat. Vous venez d'inaugurer, avec le gouvernement, un dialogue que je souhaite plus profond, plus fécond et permanent afin de permettre à notre institution de se réconcilier avec son rôle majeur dans la conduite des affaires de la cité.
Je vous remercie de votre attention.

M.ABDOULAYE BABOU

M.ABDOULAYE BABOU

 Je vous remercie, Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre,

Ce qui me préoccupe, c'est la réaction de « Diègue » et de « Goor» à l'issue de votre discours de politique générale. Ce couple va se poser deux questions : la 1 ère les bons impayés. Oui, les bons   impayés   vont être résolus mais ils   ajouteront,   grâce à 1'opposition qui n'a eu de cesse de le dire...

Je dis, Monsieur le Premier Ministre, que le couple « Goor » et « Diègue » se posera une 2ème question: l'argent qu'il promet où le prendra-t-il   et où le cherchera-t-il?

Figurez-vous, Monsieur le Premier Ministre, que pour l'axe Dakar-Bamako, c'est déjà 1000 milliards. Vous-même avez déjà annoncé des   dizaines et des dizaines d'autres milliards et comme source de financement vous dîtes tout simplement « grâce à nos finances publiques et à nos partenaires sociaux». Pensez-vous que nos partenaires sociaux vont, comme cela, allonger l'argent pour rien? Nous voulons du réalisme et du concret. Les sénégalais voudront vous inviter à être concret.

II y a deux points essentiels sur lesquels les sénégalais   vous attendaient. Comment pouvez-vous faire le bonheur   des sénégalais   alors que la Sénélec   est un gouffre à milliards? Comment pouvez-vous faire le bonheur des paysans alors que la SONACOS est à privatiser et que notre pays a pris l'engagement, auprès du FMI, de la privatiser après les erreurs commises au niveau de la SONAGRAINE et que vous même avez dit à l'appui de votre diapo que 72 % sont des ruraux ? Il y a problème ! C e que nous voulons et demandons, c’est du réalisme e t du concret.  Des promesses, il y en a eu l'année dernière et à pareille heure et les résultats sont là. Les sénégalais, unanimement, ont reconnu qu'à mi-parcours, l'Alternance a déçu leurs attentes. Vous avez la chance d'avoir une opposition républicaine et démocratique qui ne souhaite que le succès de notre pays mais avec les moyens qu'il faut.

Je vous remercie.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Pour répondre rapidement à la question d’ou viendra l'argent de Maître BABOU ? Je 1'ai dit : de la qualité de la gestion de nos finances publiques et de la qualité du soutien de nos partenaires au développement. Si vous soulevez la question des bons impayés, pourquoi on ne l'a pas fait, c'est un point qui aurait pu ne pas figurer sur mon discours d'aujourd'hui, pour une raison simple; c'est que je tiens, à chaque fois que j'annonce quelque chose, que l'annonce soit documentée et j'ai attendu de disposer du document attestant de la disponibilité des ressources sur place là-bas à Ziguinchor, à Diourbel, à Kaolack chez vous, à Tambacounda et à Bakel avant de faire la déclaration. Alors maintenant, pour la participation de nos partenaires au développement, vous savez que tous les projets que j'ai cités ici et leur tranche annuelle considérée figure dans notre Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (D.S.R.P.) qui a été adopté par le conseil d'administration de la Banque Mondiale, par le conseil d'Administration du Fonds Monétaire International.

Donc, dans ces cartes là aujourd'hui, je ne sais pas s'ils sont prêts, mais ils auraient pu le faire, je peux vous projeter la carte, telle qu'elle sera en 2005 après avoir injecté rien que ce qui est disponible. Maintenant, c'est pour cette raison que je souhaite revenir ici, régulièrement avec vous, pour examiner le compte rendu de ce qui a été fait et de ce qui n'a pas été fait. (Vifs applaudissements).

Vous savez, moi, j'ai dit à tous les Ministres, que je ne suis pas un Premier Ministre qui va faire le travail à leur place. S'ils ont été choisis c'est parce qu'ils ont absolument la compétence   de conduire   leur département, mon travail ne portera sur le leur qu'au travers de ce que vous m'aurez dit du leur. (Vifs applaudissements).

Vous avez certainement suivi, avec nous, la question du processus de la privatisation de la Sénélec. Nous, nous sommes des libéraux, d'ailleurs, parmi les libéraux il y en a de gauche et de droite. Moi, je me réclame d'être un libéral de droite. Vous savez, j'ai toujours préféré 1a droite à 1a gauche parce que je préfère le droit au gauche. Donc nous, nous revendiquons ce positionnement. Que recouvre cette option fondamentale ? Elle recouvre deux assertions, voire trois.

1 °) Chaque individu est dépositaire d'une dignité et de liberté fondamentale attachées à sa condition humaine et dont la défense mérite même qu'on y consacre sa vie. Et c'est en parfaite conformité avec ma foi personnelle parce que... (Citation   du ST Coran) «Nous avons honoré les fils d'Adam».

2°) Principe fondamental, c'est que chaque   individu est un dépôt de talents. Je vais même plus loin, je pense qu'ils sont tous dépositaires de tous les talents. La différence provient simplement de la différence de manifestation de ces talents, des opportunités qui leur sont offertes pour manifester ces talents et c'est que nous essayons de faire avec le secteur privé en disant: l'État n'a rien à voir avec le secteur marchant. L'État doit s'occuper d'offrir un environnement adéquat à la manifestation de ces talents et de ces possibilités. Nous sommes donc dans le même état d'esprit de privatisation de la Sénélec. Nous disons que nous ne bradons pas l'intérêt national. Ce n'est pas parce que nous sommes pressés que nous allons faire n'importe quoi. Vous savez les 10 milliards et demi de la contrepartie du fonds de l'Union Européenne qui feront l'objet de la loi de finances rectificative que je viendrai vous proposer par le canal du Ministre des Finances, c'est lié à quoi? C'est qu'au moment où nous conduisions les négociations avec 1'Union Européenne, nous avions refusé de les inscrire dans notre budget pour éviter de leur donner un moyen de pression sur nous en disant qu'ils auront besoin de cet argent. Nous nous en sommes passés pour conduire les négociations avec la liberté absolue d'appréciation de ce qu'est l'intérêt vital national. Et ça c'est un principe: nous ne bradons pas l'intérêt national mais nous sommes tout à fait dans l'esprit de la réforme institutionnelle de la privatisation de la Sénélec, des Chemins de fer, de la Sonacos, parce que justement, si l'État occupe le théâtre d'opération du secteur privé, mais il ne sert à rien de parler de promotion du secteur privé. Vous vous souvenez, j'ai eu la chance, à l'époque, de conduire la stratégie de privatisation de la Caisse de Péréquation sur le riz et à 1'époque, tout le monde disait si on privatise, le Sénégal sera dans la pénurie de l'approvisionnement en riz. Mais aujourd'hui, il y a surabondance de variétés de riz et les 60 milliards que la Caisse de Péréquation encaissait et dépensait on ne sait pas comment, sont aujourd'hui du chiffre d'affaires pour le secteur privé. Donc il faut qu'on se rende compte de l'intérêt qu'il y a à laisser la place au secteur privé dans les activités marchandes, donc nous poursuivons cette privatisation là.

 

M.ABDOULAYE BATHILY

M.ABDOULAYE BATHILY

Monsieur le Président de 1'Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement.

Le discours de politique générale du Premier Ministre doit être l'occasion d'un échange d'idées sur 1'état de notre pays et les perspectives d'avenir.

Le Sénégal, à 1 'instar de tous les pays du monde, traverse une crise profonde. Nous vivons assurément des temps difficiles avec des problèmes complexes. Notre monde est un monde de désordre qui, dans la douleur, cherche sa voie entre le rendez-vous de Davost et de Porte Alegre avec comme musique de fond la complainte des enfants palestiniens et les bruits de bottes autour de 1'Irak. Aucune force politique, aucune catégorie sociale, aucun groupe de citoyens, tout seul, ne peut trouver des solutions durables à cette crise du Sénégal dans son environnement international.

Monsieur le Premier Ministre, je salue votre engagement à faire de la concertation, le principe de votre démarche. Nous avons le devoir, en effet, de réaliser les engagements que nous avons pris ensemble   autour d'Abdoulaye   WADE   tout au long de ce formidable mouvement historique animé par la CA 2000, le FAL et la Coalition SOPI. La finalité de notre action d'homme d'État n'est pas seulement de gagner des élections mais surtout de réaliser, avec les citoyens, des changements qualitatifs dans leur existence. L'Alternance par ' conséquent, ne saurait se limiter au remplacement de MASSAMBA par MADEMBA, elle doit signifier l'émergence d'alternatives qui font progresser la société. C'est pourquoi, je salue les perspectives que vous dégagez dans votre discours de politique générale et à la suite de ces perspectives, je voudrais, rapidement, souligner certaines qui me paraissent sur prioritaires. D'abord ce que je pourrais appeler les principes d'une gouvernance de progrès dans notre pays. Parmi ces principes, je citerais, rapidement :

1 °) le développement de l'État de droit par la réhabilitation et l'assainissement du pouvoir judiciaire ;

2°) le traitement équitable des identités religieuses, culturelles et sociales dans notre pays. L'avenir durable du Sénégal, sa stabilité en dépend. Les politiques d'exclusion, le favoritisme, l'esprit de clan sont la source des maladies de la vie politique africaine et que la sagesse commande de guérir de manière pressante ici comme ailleurs.

C'est à ce prix que nous transcenderons le douloureux problème casamançais. C'est aussi la leçon des crises qui affectent aujourd'hui notre sous-région que cela soit au Congo et plus récemment en Côte d'Ivoire.

3°) L'utilisation judicieuse des ressources humaines de notre pays. Le Sénégal a la chance historique de disposer de ressources humaines de qualité dans et en dehors des partis politiques. C'est un acquis historique qui nous a permis de préserver la nature républicaine de 1'État malgré les péripéties de la vie politique. Il nous faudra veiller à mettre l'homme et la femme qu'il   faut à la place qu'il   faut. L'État   doit en effet magnifier et récompenser l'excellence et le mérite s'il veut obtenir des résultats dans l'intérêt général.

4°) La transparence dans la gestion des affaires publiques par la lutte résolue contre la corruption, Monsieur le Premier Ministre, vous en avez parlé, je vous en félicite.

Nous les dirigeants, devons en toute circonstance, donner l'exemple de la rigueur, du désintéressement, de l'intégrité, de la probité, de l'humilité et de l’esprit de sacrifice si nous voulons que le peuple adhère à notre discours

J'aimerais également aborder rapidement quelques axes prioritaires : la question du monde rural, le secteur de l'éducation, la gestion des populations, etc.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Maintenant, au-delà de toutes ces questions techniques, la question soulevée par les Professeurs Iba Der THIAM et Abdoulaye BATHILY sur la solidité de la démocratie, sur la transparence dans notre démarche et sur la question politique fondamentale au niveau de la démarche, se ramène à cela. Je pense que nous avons une responsabilité commune, collective, de sécurité nationale même.

Pour la paix politique entre les acteurs de la classe politique sénégalaise, quelles que soient leurs opinions, avant de rentrer dans 1'arène, ils doivent s'accorder sur le fait de préserver le pays des secousses   de leur compétition, puisque   cette dernière est inévitable, car on va tous chercher des suffrages pour accéder   aux stations de responsabilité et d'autorité. Donc, cette compétition là, nous avons la responsabilité première de la gérer ensemble et une fois qu'il y a un pouvoir qui gouverne et une opposition qui s'oppose, que le rapport soit agencé de telle manière qu'il ne puisse pas y avoir de cassure de cette discussion. Vous savez, dans les autres pays, il n'y a même pas de mécanisme de rapport humain. Là, j'ai la possibilité, si j'ai un problème d'aller voir Djibo KA, d'aller voir Tanor, d'aller voir Madieyna, etc. Mais dans d'autres pays, ce mécanisme de dialogue direct n'existe même pas. Ils ne se parlent même pas. Donc, quand il y a blocage, et que chacun a un morceau du pays, ça débouche sur ce que nous voyons un peu partout.

L'appel fondamental du Président de la République c'est que, quelles que soient les tensions de la compétition, quelles que soient les difficultés,   cette responsabilité commune et collective que nous avons de préserver le Sénégal de ces secousses, soit élevée au-dessus de nos ambitions partisanes et particulières.

Je crois avoir répondu sur la production arachidière, elle est estimée à plus de 400 mille tonnes. C'est la réponse du Ministre de l'agriculture. Maintenant est-ce-que ces 400 mille tonnes qui sont collectées, qui ne sont pas collectées, vous avez des militants très peu, c'est vrai, pour vous renseigner là-dessus.

Sur 1'aéroport de NDiass, la différence entre le coût de 300 milliards estimés en 2001 et les 173 milliards en 2002, résulte du simple fait que grâce au partenariat avec un privé dans la phase de l'étude, il a été retenu une construction modulaire de l'aéroport. Alors, donc, qu'est-ce-qui se passe? Vous verrez tous les documents.

Donc, quel est le problème aujourd'hui? C'est   que tous les aéroports sont classés suivant une grille de A à E, je crois, si mes leçons sont encore   fraîches dans ma mémoire, indiquant leur niveau de qualité de services rendus. A c'est absolument extraordinaire, B, c'est très bien; C, c'est à peu près correct; D, çà ne va pas et E, il vaut mieux ne pas y aller ou à peu près. Alors, 1'aéroport que nous avons est entre des services mais 1'américain qui prend son billet ou le français, lui ce qu'il regarde c'est la qualité du service. Eux, ils regardent des « rayting ». Si on leur dit que celui là il est D, celui-là est A, ils vont chez celui qui est A. C'est pour cela d'ailleurs qu'ils viennent chez nous et pas à l'AFP.

Donc, nous, nous disons que le premier problème c'est de concevoir un aéroport qui donne un niveau de « rayting » supérieur et satisfaisant, qui ne pose pas de problème aux grandes compagnies internationales pour utiliser notre plate-forme comme plate­ forme de base. Oui, il faut avoir de l'ambition. Et dans cette construction, cette phase modulaire qui coûte 173 milliards permet d'avoir un « rayting » supérieur entre B et C.

Merci beaucoup. (Applaudissements)

LA SECONDE QUESTION

 

 Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,

Je voudrais juste compléter mon propos par quelques propositions. Il y a d'abord le problème de l'éducation et de la formation. Ce qui se passe aujourd'hui dans le secteur scolaire et universitaire est un signal fort qui doit nous amener à reprendre la réflexion de manière stratégique sur 1e problème de 1 'éducation et de la formation dans notre pays, 20 ans après les États Généraux et la Commission nationale de réforme. Je n'ai pas besoin de développer tout le monde voit qu'il y a les prémices d'une crise très grave. Il faut pouvoir anticiper.

Deuxièmement, je voudrais proposer une réflexion stratégique, vous 1'avez abordée, sur la question de l'administration territoriale d'une part et d'autre part sur la gestion décentralisée non seulement   sous le rapport du découpage, car je pense que les réformes dans ce secteur ne vont pas s'arrêter simplement à la création de MATAM comme 11 ème région mais, il y a à revoir tout le découpage hérité de la conquête militaire coloniale, parce que les départements tels qu'ils existent aujourd'hui, sont le résultat de celle-ci, et il nous faut une réflexion nouvelle sur ce découpage à la fois les départements, des régions, je ne développe pas, car je crois qu'on aura l'occasion d'y revenir.

La question également du contenu des formations des administrateurs, je crois que c'est une dimension très importante sur laquelle il faut également engager une réflexion stratégique. Quel administrateur pour la gestion déconcentrée du Sénégal en ce début du troisième millénaire ? La question de la décongestion de Dakar, vous en avez parlé, mais Dakar aujourd'hui, vous connaissez certainement cette étude-là, a bien montré que par jour au Sénégal, on perd 1000 heures de travail du fait de l'encombrement de Dakar, ce qui équivaut à 40 milliards de francs CFA de perte par année. Donc c'est une surpriorité de décongestionner Dakar, c'est un risque économique, c'est un risque sur le problème de la sécurité publique, de l'environnement. Donc j'appuie les mesures que vous annoncez et il faut y aller avec sérénité. Je pense qu'en matière d'infrastructures, véritablement, c'est çà qu'il faut engager immédiatement ici et maintenant.

Enfin, il se trouve que par les hasards de rn a profession, depuis quelques années, je réfléchis sur la problématique de l'évolution de nos Forces armées et de sécurité à travers le continent africain. Je n'ai pas besoin de développer, c'est un sujet qu'on appelle sensible. Ce n'est pas un problème de matériel, de moyens, d'encouragement moral, il y a une réflexion stratégique à engager, certains parlent des États généraux de l'Armée, des Forces de sécurité, en tout cas, aujourd'hui, au regard des mutations profondes et accélérées qui s'opèrent dans 1'environnement national de notre société et dans 1'environnement régional et international, il me semble qu'il faille reprendre cette question à bras le corps, la réflexion sur ces piliers de nos institutions républicaines que constituent 1'Armée et les autres Forces de sécurité, non seulement du point de vue du matériel, mais surtout de la formation, revoir de fond en comble les structures. Est-ce que ces dernières correspondent aux missions? Il y a quantité de problèmes qui se posent à ce niveau, Monsieur 1e Premier Ministre, mais je pense que nous avons la sérénité nécessaire pour engager, dans les années à venir, cette réforme devenue incontournable, çà ne doit pas être une question d'homme pour nous. Pour le reste, je vous accompagne avec mes souhaits de réussite avec toute votre équipe.

Je vous remercie.

 

 

M.ABDOULAYE FAYE

M.ABDOULAYE FAYE

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,

Monsieur le Premier Ministre, que nous reste-t-il après l'exercice auquel vous venez de vous livrer ? Exercice d'identification des problèmes multiples et variés auxquels nos populations sont confrontées, problèmes hérités d'autres. Que reste-t-il après 1'exercice auquel   vous venez de vous livrer  pour nous   orienter   de façon   résolue   dans des directions de solutions aptes à prendre en charge ces problèmes, solutions qui du reste, ne sont pas virtuelles comme vient de le dire un collègue, peut-être la mise en œuvre. Mais comme vous le savez, je sais que vous avez bien assimilé la leçon du maître, entre la formulation des bonnes intentions et des idées, il y a souvent un fossé qu'on franchit ou qu'on ne franchit jamais et je sais, parce que vous avez compris la leçon, que les solutions que vous venez d'indiquer ne sont pas virtuelles et c'est pourquoi, je voudrais dans mon propos, dire pourquoi vous avez notre soutien; et peut-être en passant, un mot sur l'événement   avant de nous arrêter sur les collectivités locales, la décentralisation.

Monsieur   le Premier   Ministre,   la déclaration   de politique   générale   du   Chef   de Gouvernement constitue   un moment fort, on l'a dit. C'est   en effet un moment où 1'Exécutif déclines a vision, ses objectifs, ses priorités, autrement dits a stratégie de prise en charge à court, moyen et long termes des profondes aspirations et attentes des populations.   C'est   en cela que le parlement se présente aussi comme un espace de dialogue politique, de partage entre les institutions de la République. Il s'agit dès lors de comprendre les types de relations qui existent et qui doivent exister entre 1'Exécutif et le Législatif en terme de complémentarité dans la gestion des affaires de la cité.

  Monsieur le Premier Ministre, le dernier jalon de notre démocratie plurielle a été posé en 1 'an 2000 avec 1'Alternance politique   qui fait la fierté de tous les démocrates sénégalais de quelque bord qu'ils se situent et fait de notre pays, sous la conduite de son Excellence Maître Abdoulaye WADE, une référence.

Depuis, en matière de restauration de la démocratie sous toutes ses formes, des droits et libertés   individuels   et collectifs   sont   consolidés, élargis   comme   le prévoit   notre Constitution : celle du 22 Février 2001, fruit d'une large consultation nationale et de 1 'engagement de la quasi-totalité des forces politiques et sociales autour du Président de la République.

Mais Monsieur le Premier Ministre, pourquoi avez-vous notre soutien?

J'allais tout simplement dire que c'est parce que vous avez adhéré, avant aujourd'hui, à la -vision et aux idéaux de Maître WADE.

C’est vous le savez, une raison supplémentaire qui renforce la conviction que nous partageons de construire le Sénégal notre pays, aux côtés et sous l'inspiration de notre guide et repère : Maître WADE.

Sur le respect de la prise en charge de nos principes fondamentaux, je tiens, Monsieur le Premier Ministre, à faire remarquer la constance qui vous caractérise. Dans le respect des principes, votre ancrage à ces principes fondamentaux qui alimentent nos convictions...

LA SECONDE QUESTION

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Chers Collègues,

Monsieur le Premier Ministre, j'en étais à une étape de mon intervention, qui m'aurait permis de dire avec force, pourquoi vous aviez notre soutien, nous 1'avions dit très rapidement en raison du temps qui nous était imparti, mais je tenais quand même à faire remarquer pour nous en réjouir la constance qui vous caractérisait   et qui vous caractérise encore dans le respect des principes fondamentaux et j'y insiste. Il s'agit de la restauration de la démocratie comme principe fondamental, il s'agit également de 1'indépendance politique, d'une   politique nationale et africaine de développement comme en atteste le NEPAD, vous l'aviez dit. Mais il s'agit aussi de la coopération internationale avec le dominant partenariat horizontal qui conduit à l'effectivité de 1’intégration sous-régionale, régionale et africaine, cette solidarité qui exige que 1'on parte véritablement de nos ressources propres avant de tendre la main aux autres.

C'est tout cela, Monsieur le Premier Ministre, qui fait que nous sommes satisfait de ce que vous venez de dire, nous sommes satisfait de votre prestation, et votre nomination en tant que produit d'une   école, Monsieur le Premier Ministre, suscite beaucoup d'espoirs, nous vous encourageons, nous vous félicitons.

Alors vous comprendrez que le Président de Région que nous sommes saisisse 1'opportunité que nous offre la déclaration pour parler de la décentralisation dans l'œuvre   de construction nationale. Et cette finalité trouve ses fondements dans la démocratie elle-même, dans l'aspiration légitime des populations à un développement durable en les dotant de cadre et de moyen d'agir sur leur existence en toute autonomie dans le respect bien compris des missions fondamentales de souveraineté.

Pour arriver à cela Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, dans cette perspective, les mesures suivantes devraient être envisagées. En matière de dotation, s'orienter vers l'application effective des discussions légales relatives aux prélèvements substantiels de la taxe sur la valeur ajoutée; l'urgente nécessité d'instituer, de concert avec 1'État, une fiscalité régionale ; la nécessité d'adapter la nomenclature budgétaire ; la définition du statut de 1'élu local.

La régionalisation, vous le savez, est une vision du Chef de 1'État, une vision « new look» et aujourd'hui, pour réussir et matérialiser la vision, il nous faut fabriquer des porteurs de la vision, Monsieur le Ministre. Je ne m'adresse pas à vous, je m'adresse à ceux qui sont peut-être à côté de vous et qui ne sont pas convaincus que c'est par la régionalisation   et par elle seule, qu'on   peut gérer et régler de façon durable les problèmes de développement à la base auxquels nos populations sont confrontées. C'est une option, tant au plan économique qu'au plan du développement, vers laquelle il faut s'orienter, et je me félicite qu’à travers votre discours d'aujourd'hui, on ait ressenti cette nécessité de responsabiliser, d'impliquer, de façon pleine et entière, les Collectivités locales, donc les populations dans la prise en charge de leur destin.

Je vous remercie, Monsieur le Premier Ministre.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

Je vous remercie, Monsieur le Président. Honorables Députés,

Je voudrais simplement insister sur  la très grande satisfaction que j'éprouve sincèrement en prenant 1'engagement de revenir aussi fréquemment que 1 'exige 1'article 92 de votre Règlement intérieur. Je ne savais pas que ce sont des environnements de ce genre que j'aurais à vivre.

C'est assez réjouissant mais également assez instructif. Je pense que le Sénégal a un grand privilège, de ce point de vue là, qu'il nous faudra tout faire pour conserver et renforcer.

Pour le Président Abdoulaye FAYE sur la TVA : les instructions ont été données et j'envisage d'aller même plus loin. J'envisage lorsqu'on aura adopté la nouvelle loi d'orientation en matière de décentralisation, que le Président de la République a déjà initiée, qu'on puisse décentraliser l'exécution même du B.C.I. et qu'on puisse donner à chaque localité, pas à chaque Président de collectivité locale, la gestion, puisque les entreprises qui sont là qu'est-ce-qu’ elles font? Elles suivent le chiffre d'affaires. Or tout le chiffre d'affaires qu'on fait avec l'État, se fait ici, quasiment. Mais si les gens savaient qu'en   allant à Tamba, il y a 10 milliards ou 20, etc. Les entreprises se déploieraient et se positionneraient là-bas. Donc on envisage même l'éclatement du B.C.I. pour dire que vraiment, la philosophie du Président de la République sur cette matière que je partage absolument est quelque chose qui va se mettre en avant. Mais bien évidemment, tout ceci sera mené en concertation avec vous.

 

M.ALY LO

M.ALY LO

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, je ne reviendrai pas sur les problèmes du monde rural. Je pense que vos réponses ont été pertinentes, et je suis persuadé que si vous arrivez à réaliser le plan tel que vous l'avez décrit, notamment en ce qui concerne l'amélioration du cadre de vie en milieu rural, nous allons plutôt assister, à terme, à exode urbain. Je pense qu'il est souhaitable que nous puissions réaliser cela ensemble.

Je prends surtout la parole, Monsieur le Premier Ministre, pour revenir un peu sur la décentralisation. En 1 996, quand il s'est agi de faire le transfert des 9 domaines de compétence, c'était la période de 1'ajustement structurel et l'État avait simplement transférés les, moyens, qu’il utilisait dans le budget antérieur au niveau des Collectivités locales. Cela veut dire que les mêmes problèmes qu'avait   l'État,   les Collectivités locales les ont, mais multipliés par deux parce qu'en   plus de l'insuffisance   des ressources financières, il n'y a pas de ressources humaines. C'est dire donc qu'il reste beaucoup à faire et aujourd'hui, le moment n'est-il pas venu d'évaluer ce qu'il faudrait pour permettre à ces Collectivités locales, véritablement, de fonctionner, à ces élus de prendre en charge, réellement, les compétences.

Aujourd'hui, à part l'éducation, la santé, pratiquement les autres domaines de compétence ne sont pas dotés et cela se traduit par une non-prise en charge de ces dernières. C'est donc, Monsieur le Premier Ministre, vrai que la révision de la fiscalité locale serait un premier pas mais à mon sens, il serait bon d'évaluer, de réévaluer ce qu'il faudrait exactement pour permettre à ces élus de prendre véritablement en charge, 1’ensemble des compétences transférées.

En ce qui concerne le statut de 1'élu, Monsieur le Premier Ministre, je sais qu'il y a une étude qui est en cours au niveau du ministère délégué chargé des Collectivités locales. Je pense qu'il est urgent, aujourd'hui, de revoir ce statut. S'il est vrai qu'à l'époque,

1'élu, le maire ou le Président du conseil rural étaient des fonctions honorifiques, aujourd'hui, ce que les populations attendent de leurs élus ce n’est pas seulement qu'ils soient des acteurs politiques mais aussi des acteurs de développement. Et à ce titre, à mon sens, il est urgent de revoir ce statut de 1'élu particulièrement en ce qui concerne les communautés rurales. Vous étiez présent l'autre jour, et les présidents presque tous présents ont exprimé d'abord beaucoup d'espoir et de satisfaction. Il est question dans le budget de 2003, en rapport avec la Banque mondiale, de construire 100 maisons communautaires à hauteur de 3 milliards.

Je dois dire même des hôtels communautaires,   des hôtels dignes d'une   maison communautaire et c'est donc pour vous encourager et vous féliciter et vous demander que nous puissions faire le même geste pendant trois ans de manière à couvrir l'ensemble des 320 communautés rurales, 20 sont déjà construites par le biais du fonds logé au niveau de l'AGETIP. Aujourd'hui, nous avons des problèmes d'État civil, même s'il est vrai qu'il y a un projet de 1'État civil national qui est très avancé mais cela ne règle pas le problème,   si on ne commence pas par la base. Je pense qu'aujourd'hui, avec les moyens de la technologie, il doit être possible, à partir de Dakar, d'avoir son État civil partout : extraits de naissances, certificats de décès. On doit pouvoir les avoir partout, surtout si on pouvait relier ces maisons communautaires avec le service national. Nous sommes loin de ce cas, et je pense qu'il est bon que nous puissions construire ces maisons communautaires, les doter également de moyens modernes en informatique.   Nous avons des secrétaires communautaires   qui sont aujourd'hui formés, qui ont un bon niveau, mais ils n'ont pas les instruments pour pouvoir travailler.

Et toujours pour ce statut de l'élu, Monsieur le Premier Ministre, les présidents vous ont demandé, la dernière fois, de bien vouloir rappeler à Monsieur le Président de la République, 1a promesse qui a eu à être faite à 1'occasion de notre Assemblée générale. Nous ne voudrions plus voir, aujourd'hui, dans les zones rurales qu'une femme en état de travail soit sur une charrette pour être transportée au niveau de l'hôpital. C'est donc le moment de penser à doter, au moins, chaque communauté rurale de véhicule qui servira d'ambulance et qui permettra effectivement aux élus, de pouvoir véritablement félire le travail de développement.

Le Président avait fait la promesse, Monsieur le Premier Ministre, et nous voulons que vous puissiez nous appuyer à ce niveau de manière à ce que nous puissions doter 1'ensemble des communautés rurales de véhicules de fonctionnement. Ce n'est pas un luxe c'est un instrument de travail, et Monsieur le Premier Ministre, nous comptons beaucoup sur vous pour pouvoir réaliser cet objectif   C'est dire donc, Monsieur le Premier   Ministre,   qu'aujourd'hui, la   décentralisation   suscite   beaucoup   d'espoir. Pendant très longtemps, les populations n'étaient pas en phase avec leurs élus.

Je vous remercie.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

Pour 1 'honorable député Aly LO, çà rejoint la question sur la décentralisation. Je vous fais la même réponse, nous sommes même en train d'étudier la possibilité de transférer un pourcentage de la TVA aux Collectivités locales en application du Code des Collectivités locales, mais tout ceci nous en discuterons ensemble.

M.AMATH DANSOKHO

M.AMATH DANSOKHO

Monsieur le Président de 1'Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mes Chers Collègues,

Mon collègue et ami Madieyna DIOUF se fera le devoir d'exposer dans les limites plus qu'étriquées du temps qui lui est imparti, la position de notre groupe sur l'objet de la présente séance. J'adhère pleinement au développement   auquel il va se livrer. Je voudrais tout d'abord, Monsieur 1e Premier Ministre, vous savez 1'affection que j’ai pour vous ; nous avons eu à partager une cellule aux « cents mètres carrés » et depuis, j e crois que mes sentiments n'ont pas varié, mais enfin, nous sommes dans un débat politique qui concerne 10 millions de sénégalais. Il s'agit de questions sérieuses.

Donc dans le temps qui m'est imparti, je vous invite très fraternellement à vous méfier de la flagornerie. C'est cela qui a perdu beaucoup de Chefs d'État africains et puisque vous êtes un homme moderne, tourné vers l'avenir, je suppose que ce sera aussi un signe de rupture qui était attendu avec 1'Alternance parce ce que les problèmes sont très sérieux. Le griotisme, si cela pouvait nous porter en avant, çà fait longtemps que nous aurions dépassé les États-Unis. Alors l'exercice auquel nous sommes entrain de nous prêter relève davantage d'un simple rituel républicain vide de sa substance que de 1’exposé devant la représentation   nationale de la politique qui sera effectivement conduite par le Gouvernement. Je sais qu'il y avait beaucoup d'idées intéressantes. Je souhaite une réussite à celles qui sont. Mais sans le respect que je vous dois à vous, Monsieur le Premier Ministre, et à tous mes Collègues, j'aurais parlé presque de théâtre auquel nous nous prêtons ici. Il y a des questions essentielles qui ne sont pas traitées. Merci, de toutes façons, je vous distribuerai ma déclaration. (Rires).

Je vous remercie.

LA SECONDE QUESTION

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président, j'espère que je pourrai bénéficier de mes 5 minutes. J'en ai 3? D'accord!

Monsieur le Premier Ministre, j'avoue que j'ai suivi encore avec plus d'attention vos réponses à mes questions. Naturellement, j e prierai cette nuit, 1onguement, pour que vous réussissiez. Mais je rappelle également que l'enfer est pavé, très souvent, de bonnes intentions. Quand nous avons fait l'Alternance, nous avions l'espoir que les choses changeraient dans le bon sens, je ne dis pas que tout est mauvais, mais j'avoue que l'État du Sénégal aujourd'hui, pour quiconque regarde les choses honnêtement, ne peut pas dire que la misère ne s'est pas aggravée. Il n'y a rien dans les campagnes: de Kédougou à Saint-Louis, de Matam à Ziguinchor, il n'y a rien. Les paysans n'ont rien. Dans les villes 60% de la population à Dakar ne mangent plus qu'un repas par jour, les statistiques sont là. Je ne dis pas que c'est vous qui êtes responsables du déficit, çà c'est Dieu qui en décide. Je ne crois pas que les pluies artificielles puissent régler cette question, sinon on n'aurait pas eu de sécheresse aux États Unis et au Japon ! Il faut être modeste sur ces questions. Il ne faut pas annoncer des choses qui sont impossibles à la population. Prions qu'on ait une bonne pluviométrie. Mais pourquoi la situation est dure ? Parce qu'en 2001 et en 2002, nous avons eu deux années consécutives de récoltes record. Ces deux années ont été les plus dures pour les paysans parce qu'ils n'ont rien quasiment de leurs activités.

C'est çà qui fait que la situation est difficile. C'est pourquoi je pense qu'il faudrait prendre les choses au sérieux. Je me souviens quand j'étais au gouvernement et je prends Tanor à témoin, 1e Premier Ministre Habib THIAM devait venir ici, Serigne DIOP était avec nous, le jour où il nous a lu son projet de discours devant 1'Assemblée nationale. Il était évident pour tout le monde que la crise était là, il fallait être aveugle pour ne pas la voir. Quant il a lu son discours, je lui ai dit« ce discours-là, Monsieur le Premier Ministre, ce n'est pas celui qu'il faut faire, il faut une opération chirurgicale, disons la vérité à la population, parce qu'elle ne peut pas s'en sortir tant qu'elle ne sera pas informée de la situation». On m'a dit : «oui il y a des difficultés mais nous avançons quand même ». On n'avançait nulle part, on reculait, on est venu ici le rapport a été adopté, seul le groupe PDS avait voté contre. Nous avons quitté ici, trois semaines après, c'était le plan d'urgence, voilà ce qui s'est passé. C'est pourquoi moi, je suis de la religion, il faut prendre   les choses   à bras le corps, nous avons des problèmes de finances publiques, nous avons des problèmes avec les bailleurs de fonds, nous avons des problèmes ici-même. Je crois qu'il faut regarder, c'est ce que j'ai dit au Président. Rentrer dans le gouvernement, qu'est-ce-que je vais apporter ? Il faut que l’on discute des problèmes et qu'on s'attèle, tous, à travailler à leur solution. Ce n'est pas la question de rentrer ou de ne pas rentrer dans le gouvernement, parce que si on ne le fait pas, la Côte d'Ivoire n'est pas loin et il n'est écrit nulle part-ni dans le Coran, ni dans la Torah, ni dans la Bible-que si les sénégalais continuent à faire ce qu'ils font, nous ne connaîtrons pas ce qui se passe ailleurs, voilà la réalité. Moi, je vous pose une simple question, Monsieur le Premier Ministre...

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Pour ce qui concerne Amath DANSOKHO, vous ayez raison, je sais absolument toute l'affection que vous me portez. Nous avons partagé cette cellule et je crois que c'était moi d'ailleurs le chef de chambre (Rires) et j'étais le chef de chambre de Maître je crois, ou cela devrait être quelque chose comme cela. Et vraiment, j'apprécie la qualité de manifestation de cette affection au-delà des divergences de position sur les questions nationales.

Sur l'une d'elles que vous avez soulevées, la qualité de nos finances publiques, je vous informe qu'il n'y a pas de problème à la date où je vous parle. Nous n'avons absolument aucune difficulté en termes aussi bien de structures budgétaires qu'en termes de trésorerie. Nous n'avons pas de dettes intérieures comme les gens le racontent, au contraire, sinon, je n'aurais pas eu 10,5 milliards à venir vous présenter en loi de finances rectificative alors que c'était destiné à être consommé en 2002. Nous n'avons pas de difficultés. (Applaudissements).

Sur les relations avec les bailleurs de fonds, les discussions se passent très bien. Lors de la dernière revue, au moment de commencer le portefeuille de projets de la Banque mondiale qui étaient au nombre de 20, on connaissait des projets insatisfaisants du fait des lenteurs de décaissements dont d'ailleurs certains de ceux que vous citez puisqu'on vous donnait les projets mais vous n'aviez pas de capacités de décaissements et d'absorption, alors ce portefeuille est passé à 2 seulement qui sont restés non satisfaisants.

Donc cette évolution dans 1a qualité du portefeuille de 1a Banque mondiale fait que nous n 'avons aucune appréhension dans l'adoption certainement prévue pour le mois de Mars de leur C.A.S. (Country Assistance Strategy). Donc, je pense que là nous n'avons pas de difficulté particulière avec cette institution financière.

 

M.BABACAR GAYE

M.BABACAR GAYE

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président de 1'Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Excellence, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et les  Représentants du corps diplomatique,
Mesdames, Messieurs,
Honorables Collègues,

 

La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui revêt une double signification. D'abord elle matérialise une obligation constitutionnelle que tout Premier ministre nommé doit satisfaire, ensuite et surtout c'est la première fois qu'un patron statutaire de la majorité parlementaire est nommé à ce poste, je veux nommer Idrissa SECK.  Vous n'êtes  pas assurément un Premier ministre par procuration, vous ne 1'êtes pas non plus par usurpation. Vous  êtes  le  véritable  leader  que  l'on   attendait   pour  réaliser   enfin l'immense ambition que Monsieur le Président de la République  a pour le Sénégal et celui-ci a bien voulu rappeler les raisons objectives du choix qu'il  a porté sur vous. Il ne pouvait en être autrement car, Idrissa, c'est  déjà le nom d'un  prophète qui revient deux fois dans le Coran.

 

Votre ponctualité que nous venons de constater, vos outils de communication  pour l'information  des parlementaires,  votre discours de vérité, ont dérouté  les augures de cette opposition  bigarrée,  faite de « la droite revancharde, d e l'aile fasciste et d e cette  gauche  légitime  du  Parti Socialiste», je cite 0usmane Tanor D IENG, et des personnalités  au  discours  politique  catastrophique  qui  se  gaussent  de  votre extravagance, et pronostiquent  déjà  votre échec.  Il n'en  sera rien.  Car, nimbé de la confiance de Maître WADE, vous pourrez compter d'abord  sur vos réelles capacités de manager cette bonne équipe qui vous entoure mais surtout sur une forte majorité sociologique et politique qui vous accompagne.

En effet, contrairement aux autres, pour architecturer et bâtir votre discours, vous avez innové en adoptant une démarche nouvelle consistant à consulter tous les segments de notre société pour recueillir les doléances ou plus exactement (en ouolof). Vous 1 'avez fait.  Il  ne  s'est   point  agi  de  faire  un  bilan  surtout  celui  d'anciens   compagnons d'infortune, encore moins d'un catalogue de vœux pieux que vos conseillers et collaborateurs vous ont suggéré.

Monsieur le Premier Ministre, vous êtes un homme de foi, un homme courageux, dans une période où le Sénégal traverse des difficultés, un homme effacé et réservé; ce qui a tort,  vous  prédispose  à  la  critique  et  à  la  calomnie.  Mais  ceux  qui  vous  côtoient retiennent votre sens de la famille. Et au passage, je voudrais saluer  votre distinguée, dévouée et discrète épouse. Vous avez aussi ce sens de l'amitié  que vous avez élevé à un principe de vie. Pour toutes ces raisons, Monsieur le Premier Ministre, nous vous soutenons dans cette quête perpétuelle d'un  mieux-être pour vos compatriotes car vous incarnez la vie de cette quadra formée, couvée et enfin choisie pour stimuler l'esprit créatif   et  promouvoir   le   développement   par   la   libération   de   tous   les   esprits. Paraphrasant  Mohamed  Ikhbal,  fondateur  d'un   État,  mais  apôtre  islamique  comme vous. Apparais ! Ô lumière de 1 'obscur royaume du changement, j'allais  dire : « sopi », Lève-toi ! Et montre le chemin ! Je veux citer ton nom Idrissa SECK.

Je vous remercie.

M.BAKARY COLY

M.BAKARY COLY

Je vous remercie, Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Chers Collègues,

Monsieur   le Premier Ministre, vous nous donnez, à travers votre déclaration de politique générale, l'occasion de nous conforter dans l'opinion que nous avions raison, ou en tout cas que nous avions pris un risque bien calculé et positivement, de vous faire confiance en votant a priori le budget, en vous donnant les moyens de réaliser votre politique, en adoptant le budget 2003 avant cette déclaration de politique générale.

Cette auguste Assemblée nous donne, Monsieur le Premier Ministre, l'occasion de magnifier   une synergie organique qui doit exister   continuellement entre votre gouvernement   et cette assemblée, et ce, sur un certain nombre de points. Je n'ai malheureusement pas le temps de faire autre chose que de me focaliser, Monsieur le Premier Ministre, sur le segment de notre population le plus important et le plus pauvre. Dans la grille de lecture de 1'économie nationale, notre pays est considéré comme un pays pauvre très endetté, ce n'est pas péjoratif, c'est une réalité et cela donne la mesure de tous les efforts considérables que vous aurez à fournir pour faire en sorte que nos ruraux qui comprennent les pasteurs, les paysans, les artisans et les pêcheurs, soient finalement bien armés pour faire face à la pauvreté, parce que ce sont bien ces pauvres qui vont devoir lutter pour être de moins en moins pauvres. Les recettes ne sont pas aussi faciles à imaginer, Monsieur le Premier Ministre, celles que vous avez déjà dépistées tout à l'heure peuvent donner des raisons d'espérer, mais il est évident que si l'administration que vous avez en charge ne se met pas à la recherche des visions, des démarches les plus optimales et les plus efficaces, nous risquons, peut-être, de subir plus les effets de la mondialisation qui n'est pas que négative. On combat souvent la mondialisation, mais nous pouvons la positiver en matière d'agriculture, notamment en nous mettant dans le créneau de 1'agriculture organique, pour éviter la menace de survenance d'une famine au Sénégal.

Monsieur le Premier Ministre, ceci ne se fera qu'à travers les indications que vous avez données tout à 1'heure, à savoir que les sénégalais se comportent autrement mieux, vis­ à-vis de l'effort d'exercice du pouvoir régalien qui doit ordonner le comportement de tout le monde et constituer un régulateur, notamment, en ce qui concerne le partage des richesses nationales sur l'ensemble du territoire et favoriser le développement de la solidarité nationale réelle et différenciée en fonction des situations particulières qui règnent des fois, çà-et-là.

Je vous remercie.

LA SECONDE QUESTION

 

Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,

Je vous remercie de me donner 1'occasion de préciser ma pensée, de 1'achever parce que je m'étais arrêté au sentiment que pour réaliser, Monsieur le Premier Ministre, la vision que vous nous avez présentée, notre pays, le Sénégal, a besoin d'une forte dose de solidarité et de paix largement partagée et cela ne saurait être le fait, ne pourrait résulter que d'une synergie continue entre tous les acteurs politiques, les opérateurs économiques: en fait entre tous les sénégalais et cela nous impose de revisiter un peu nos comportements quotidiens et d'être très imaginatifs.

D'être très imaginatif parce que nous nous trouvons dans   un contexte qui est tout nouveau. Aujourd'hui, personne ne peut vous reporter une expérience vécue en mondialisation si ce n'est dans la période que nous avons vécue, mais à partir de 2008, nous risquons   de nous retrouver dans un contexte   beaucoup   plus contraignant   de compétition, qui va nous imposer d'être très imaginatifs, très créatifs.

Pour ce qui est de la paix, je crois qu'elle est impérative dans la partie méridionale de notre pays, mais également dans toute la sous-région. Je me permets de le rappeler ici parce que j'ai eu à le souligner au ministre de l'Économie et des Finances. C'est cette situation particulière qui fait que, dans le cadre du BCI, cette région ne dispose pas de projets   en   vigueur,   ne   bénéficie   pas   de   financement   de   contrepartie, et   nous considérons que   c'est   une   situation   qui   dérange   un   peu   par   rapport   à   notre nomenclature dans le financement. Il est peut-être temps d'imaginer ou de mettre au point une autre procédure, de façon que ces zones qui sont sans projets en vigueur, paissent bénéficier de financements nationaux intégralement. Le problème c'est que le monde rural est celui qui est le plus éloigné des portes d'entrée de tout ce que nous importons, et malheureusement, nous importons beaucoup de choses pour ne pas dire tout. Et vous, vous imaginez tout de suite que le frêt y afférent fait que ces produits arrivent à destination lourdement renchéris entre les mains fortes à une population qui est précisément la plus pauvre. Ceci m'amène à suggérer une espèce de péréquation au même titre que pour les produits pétroliers. Pratiquement, ces derniers sont achetés au même prix, à la pompe, à travers le territoire national, moyennant une péréquation qui a été étudiée. On me dira que c'est très lourd, mais peut-être, qu'en le faisant, ce qui est essentiel, c'est qu'on peut aider ces populations à lutter contre la pauvreté. Cela nous mène à l'adéquation pouvoir d'achat/augmentation de revenu.

Enfin, je voudrais terminer, Monsieur le Premier Ministre, par le « Joola ». Vous avez effectivement donné des statistiques qui me posent problème. Sur les 1.800 victimes recensées, apparemment il n'y   aurait que 78 dont les héritiers ont des certificats d'hérédité. L'écart à rattraper est énorme. Est-ce-que l'État peut laisser faire les choses comme elles sont en train de se faire ? Parce que, à ce rythme, je me demande quand est-ce-que nous pourrions amener les autres ayants droit à entrer dans leurs droits.

 

M.DOUDOU WADE

M.DOUDOU WADE

Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Honorables députés,

Monsieur le Premier Ministre, pour gouverner un pays, il faut être à son écoute. Vous avez été à l'écoute du peup1e et aujourd'hui, c'est avec humilité, mesure, et une très grande responsabilité que vous vous êtes acquitté de votre devoir, j’allais dire votre obligation constitutionnelle. Vous vous êtes présenté devant notre Assemblée, ce lieu naturel, et par excellence, du dialogue démocratique et vous avez livré votre déclaration de politique générale en cette séance solennelle. Nous vous avons écouté, les yeux braqués sur cette image, l'accès aux services sociaux base de l'année 2002. Dans ce désert, manque de richesses, manque d'opulence   et ces îlots qui constituent les quelques ... (perte d'informations)

Monsieur le Premier Ministre, vous venez de nous dire comment vous entendez traduire en actes, donner corps, selon votre expression, à la vision de Monsieur le Président de la République Maître Abdoulaye WADE à qui la Constitution confère la détermination de la politique de la nation. Je voudrais vous exprimer, ici, les encouragements du groupe libéral et démocratique pour les charges qui pèsent sur vos épaules et que vous pouvez porter parce que vous en avez la volonté, vous en avez la compétence, vous en avez la rigueur mais surtout, Monsieur le Premier Ministre, parce que vous avez la confiance de Monsieur le Président de la République à qui le peuple a fait confiance.

Monsieur le Premier Ministre, vous pouvez compter sur le soutien sans faille de notre groupe parlementaire composé de Députés issus d'autres listes de partis mais essentiellement de la liste de la coalition sopi que vous avez conduite avec brio lors des dernières élections législatives.

Monsieur le Premier Ministre, la politique nous impose deux impératifs : impératif de légitimité et impératif de performance. Vous avez la légitimité parce que vous avez conduit le Président de la République aux élections présidentielles. Vous avez conduit notre parti aux élections législatives avec sa forte majorité. Vous nous avez conduits aux locales et vous avez décliné, ici, vos actions, comment   mener la politique déterminée par le Président de la République.

Monsieur le Premier Ministre, la démocratie c'est une quête quotidienne du bien-être, du mieux-être. Elle repose  essentiellement   sur l'écoute,   sur le dialogue, sur la consultation, la participation, la mobilisation de différents acteurs et bénéficiaires. Avec humilité, vous avez recueilli toutes les revendications, toutes les suggestions, critiques, conseils, pour mesurer les attentes des sénégalais qui malgré les difficultés gardent espoir. Nos compatriotes ont espérance.

Monsieur le Premier Ministre,   la démocratie,   c'est   le dialogue,   le dialogue des différents acteurs politiques de la vie nationale. Notre loi fondamentale, expression de la volonté populaire, a consacré ce dialogue entre le Gouvernement et 1'Assemblée en organisant cette séance d'aujourd'hui. Ce dialogue entre le Gouvernement et notre institution est conforté par notre Règlement intérieur qui vous exige, après cette déclaration, vous et vos Ministres, de venir faire face aux représentants du peuple, une fois par semaine, pendant la première session ordinaire, et une fois par mois, pendant la session budgétaire.

Monsieur le Premier Ministre, vous savez ce que les Sénégalais attendent de votre Gouvernement :   c'est   la   garantie   de   leurs   droits   constitutionnels,   des   libertés fondamentales. Vous 1'avez dit : 1'éducation, la santé, le travail, la qualité de vie, la sécurité des biens et des personnes, la sécurité du bétail.

Monsieur le Premier Ministre, pour cela, il vous faut de la concertation. Il vous faut partager avec les acteurs, j'allais dire avec votre peuple, les grandes orientations pour mettre chacun, chaque personne, chaque individu, en face de ses responsabilités, face à toute entrave dans cette direction.

Monsieur le   Premier   Ministre,   les   représentants   du   peuple   assumeront   leurs responsabilités par des critiques et, au besoin, nous ferons face à toute action qui serait contraire aux intérêts des citoyens parce que nous sommes les seuls défenseurs du peuple, les défenseurs attitrés. Et nous serons jugés sur cela et rien que sur cela.

Monsieur le Premier Ministre, nous prions Dieu d'agréer vos actes de gouvernement par une réussite totale. Et comme disait un de mes collègues, l'autre jour, quand nous vous recevions, votre réussite ne sera pas 1'échec de 1'opposition parlementaire, ce sera son succès parce qu'ayant participé à la vie politique nationale.

Monsieur le Premier Ministre, vous avez parlé de paix sociale, de paix politique. Il vous faut approfondir le dialogue politique avec les partis et constamment. Aucune suggestion dans cette voie n'est ou ne serait de trop, même si elle venait de 1'opposition et même si cette opposition a permis de payer et veut payer. C'est cela la réalité démocratique et c'est cela notre credo. Monsieur le Premier Ministre, pour cette raison, le Groupe Libéral et Démocratique tend la main à tous les députés, ici présents, dans c et hémicycle, une main fraternelle, une main solidaire, une main sincère pour bâtir ensemble, dans le respect de nos diversités, un Sénégal nouveau qui soit un modèle de démocratie, de tolérance, de convivialité politique.

Monsieur le Premier Ministre, vous aviez dit que vous avez consacré votre discours à 1’Homme, et rien qu'à l’Homme parce que c'est votre centre d'intérêt. Mais je voudrais vous demander par ricochet, la place que vous réservez à la justice et aux justiciables. Avons-nous des possibilités d'avoir une justice «juste» ? Les sénégalais peuvent-ils continuer à faire confiance à leur justice, Monsieur le Premier Ministre? Monsieur le Premier Ministre, « Goorgorlou » et « Diek » couraient vers la dépense quotidienne mais à l'imagerie, ils habitaient dans un taudis. Que dites-vous Monsieur le Premier Ministre, de 1'habitat ? Est-ce-que les sénégalais peuvent attendre de vous un habitat décent ?

Monsieur   le Premier Ministre, le Tourisme, dans notre pays, est   un facteur extrêmement important de rentrée de devises. Qu'apportez-vous, Monsieur le Premier Ministre, pour nous garantir un tourisme qui tienne compte de nos valeurs culturelles ? Mais Monsieur le Premier Ministre, pour tout cela, il vous faut communiquer, il vous faut transmettre les messages au plus profond du Sénégal, et vous avez besoin d'une presse. Quelle presse Monsieur le Premier Ministre? Pourriez-vous avoir une presse qui assure la formation, une presse qui forme les consciences citoyennes pour que les sénégalais, le Sénégal de demain soit un Sénégal prospère, développé économiquement et socialement avec une stratégie grandissante au niveau des autres nations.

Je vous remercie. (Vifs applaudissements).

LA SECONDE QUESTION

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président, j'aurais pu me passer d'une seconde intervention, mais comme le disait tout à 1'heure le Professeur Iba Der THIAM, il faut que nous ayons un devoir de vérité. C'est dans ce cadre que je voudrais rappeler ici un problème : celui• du monde rural et ses origines, et faire un constat à 1'égard de Monsieur le Premier Ministre, relativement à ce problème.

C'est un problème qui est apparu dans notre pays et les (4) quatre déclarations de politique générale qui ont été présentées dans cet hémicycle ont fait cas de cette situation. Le 12 Août 1998, Monsieur le Premier Ministre Mamadou Lamine LOUM avait axé sa déclaration de politique générale sur les problèmes de 1 'Agriculture. Son option, peut-être, c'était d'élire mais il n'y était pas parvenu. Mais le 20 juillet 2000, un Premier Ministre s'est présenté ici pour faire peut-être la situation du monde rural ou prendre une revanche sur ses amis. Il a déclaré ici, dans cet hémicycle, qu'il faisait« un inventaire précis, objectif et sans complaisance de la situation de notre pays».

En parlant du secteur de l'agriculture, il disait que dans son sens large, les populations de paysans, de pêcheurs et d'éleveurs étaient plongées dans une grande détresse. Voilà l'aveu. Ce n'est pas du« diakhassé », c’est dire la vérité. (Brouhaha dans la salle).

Monsieur le Premier Ministre, continuez pour dire que cet écart qui existait entre les montants alloués investis et le résultat attendu était dû à 1'inefficacité en vain, signalée par les experts sénégalais de certains programmes d'investissement et de certaines politiques d'appui à la production agricole.

Monsieur le Premier Ministre, vous nous avez fait une photo que nous devons garder avec nous pour vous faire la situation effectivement constatée que de 72 % de pauvreté contre 28 % de richesse et vous nous dites : «gardez cette photo, je vais la changer ! »

Nous vous croyons Monsieur le Premier Ministre parce que c'est la première fois, dans cet hémicycle, que nous avons entendu un Premier Ministre dire, relativement à des problèmes politiques et de sécurité sociales, des problèmes intéressant la demande Sociale, pour conjuguer à la forme négative: «je ne suis pas, aujourd'hui, en mesure de 1 'assurer ».

Je vous remercie. (Applaudissements).

 

M.EL HADJ OUSMANE ALIOUNE NGOM

M.EL HADJ OUSMANE ALIOUNE NGOM

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président de 1'Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,

Monsieur le Premier Ministre, je voudrais réitérer ici les félicitations et vœux de succès que je vous ai publiquement adressés au lendemain de votre nomination.

Ces vœux, je les forme aussi pour tous les membres de votre équipe dans 1'intérêt du Sénégal tout entier.

Monsieur le Premier Ministre, vous venez de nous gratifier ce soir d'une   belle prestation   agrémentée,   comme   1'on   pouvait   s'y   attendre,   par   les   chiffres,   les diagrammes, les diapositives avec une incursion fulgurante des nouvelles technologies de 1 'information dans notre Assemblée. Il s'agit assurément d'un Sénégal idyllique que ne dédaignerait l'opposition la plus virulente ou la plus intransigeante.

J'espère et je souhaite du fond du cœur, que dès la fin de cet exercice, nous entrions, résolument, dans l'ère des réalisations et des changements.

Oui ! Le moment est venu d'accélérer le rythme de changement, et de répondre concrètement   à l'immense   demande   sociale,   à l'immense espoir   que le peuple sénégalais a placé en l'Alternance du 19 Mars 2000.

En effet, le mois prochain, 1'Alternance aura 3 ans, et votre gouvernement plus de 100 jours, 1 'attente commence à être longue. Il est temps maintenant qu'après l'euphorie consécutive au grand soir, il est temps que nous nous occupions du petit matin, c'est-à­ dire du vécu quotidien de chaque sénégalais et de chaque sénégalaise pour qu'à ce niveau là aussi, 1'on sente le changement. L'Alternance aura raté sa vocation historique si, après la démocratie politique qui en est la première manifestation,   elle ne se complétait pas très rapidement   d'une   démocratie économique,   c'est-à-dire,   d'une répartition équitable des fruits de la croissance, le« trickle down » dont nous avons tant parlé, Monsieur le Premier Ministre, dans les années 80. Est-il besoin de dire qu'il est urgent de renforcer le pouvoir d'achat des sénégalais dont les 2/3 vivent en-deçà du seuil de la pauvreté,   d'abaisser les charges qui pèsent sur   les ménages et les entreprises ?

Ce qui devient une question de survie. Relever les défis d'une agriculture moderne pour faire face au chômage endémique des jeunes piliers de 1 'Alternance et du « sopi » ; cela est aussi plus qu'une urgence et c'est aussi dans le cadre de la double planification si chère au Président WADE et par un aménagement du territoire rural à travers une nouvelle loi sur le domaine national et j'en passe. C'est   ainsi qu'on   pourra lutter efficacement contre les disparités régionales en créant des zones de développement économique qui seraient un frein durable à l'exode rural, et on ne parlerait plus de cet horrible   concept   d'encombrement humain   en   pourchassant   les petits   marchands ambulants de Ponty et de Sandaga. Une telle option est aussi le meilleur gage pour pacifier durablement la Casamance meurtrie.

Pour relever ces défis, trois préalables s'imposent : bâtir un nouveau type de sénégalais respectueux des lois et règlements, prêt à entreprendre, à créer et à développer. Ensuite, la force de 1'exemple : pour avoir ce sénégalais nouveau capable de porter les mutations que nous attendons, l'État doit donner l'exemple : d'abord en diminuant son train de vie pour tenir compte des difficultés multiples des populations.

Merci, Monsieur le Président. Bonne chance Monsieur le Premier Ministre.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Je  voudrais  tout  d'abord   dire  toute  la  fierté  que  m'inspire   la  qualité  de  notre démocratie, me réjouir de l'intervention de l'opposition  et lui demander  de m'inspirer d 'autres   actions   à  faire   pour   notre   peuple   et  de  m'aider   à  les  réaliser.   (Vifs applaudissements).

Cette  démocratie  est  le  bien  le  plus  précieux  que  nous  ayons.  Et  je  suis  heureux d'entendre  mon  frère  aîné  et  ami,  Ousmane,  me rappeler  que  nous  avons  parlé de « trickle down »pendant des années, le« trickle down »c'est-à-dire le fait de laisser les bienfaits conçus au sommet, emprunter des tuyaux jusqu'au plus faible, jusqu'au plus démuni. C'est exactement cela l'essence  qui inspire mon action. Le« trickle down »est justement le principe  fondateur  de ces bases de données  socio-économiques que j’ai mis tant de temps à construire avec l'appui d'une expertise nationale dont je suis fier, et qu'à cette occasion, je félicite.

J'ai  passé, honorables  députés, beaucoup de temps avec ce que notre pays compte de cadres dans l'administration aussi bien centrale que territoriale. Je peux vous dire que j’ai  été émerveillé par la richesse  exceptionnelle des ressources  humaines disponibles dans notre administration  centrale.  Et je voudrais vous dire que le premier groupe de directeurs centraux et de chefs de service que j'ai  reçu, c'est  le groupe des directeurs qui s'occupent  de la génération  des recettes, tous les directeurs  de régie financière et tous  les  directeurs  qui  géraient  des  départements  générateurs  de  recettes  comme  la pêche, comme  ceux  qui  gèrent  les  eaux  et  forêts,  et  ceux  qui  gèrent  les  permis  de  chasse, etc.  Et mon ambition, en les  recevant était d’abord de les féliciter  et de  me réjouir de ce qu'ils avaient pu réaliser.

Je pense qu'il  y a ici dans  cette assemblée, beaucoup d’hommes  d'État.  Rien qu'en observant, Mesdames, Messieurs les Députés, votre budget, vous constatez qu'en 2 ans, ce budget a fait un bond en termes de recettes de plus de 200 milliards de francs CFA. Nous  sommes  passés  de  500  milliards  à  700  milliards  mais  c'est   tout  à  fait extraordinaire et exceptionnel. Et ce n'est  pas tout le potentiel, c'est  simplement le résultat de l'application d'un  certain nombre de mesures simples d'étanchéisation du système de collecte de revenus par l'État. Je voudrais vraiment rendre hommage à ces ressources humaines. Mais le « trickle down » c'est quoi ? C'est que nous partons de cette carte du Sénégal autour de laquelle nous travaillons tous.

Je pense qu'opposition  comme majorité, nous avons parcouru  ce Sénégal-là et nous avons  rencontré des  sénégalais  et  des  sénégalaises  dont  nous  avons  collecté  les suffrages:  c'est-à-dire et la confiance et l'espérance et nous leur avons dit que nous allions prendre en charge leurs préoccupations. Donc, je dis qu'au  prochain rendez vous que nous aurons avec ces sénégalais-là, il faut que nous ayons pu écrire pendant la période où nous sommes assis dans ces différentes stations, notre compte rendu. Vous savez, j'ai  un souci particulier du compte rendu. Je me suis trouvé, il y a quelques semaines, à 1'occasion de la rentrée solennelle des cours et tribunaux dans une position étrange ; on avait mis le Premier Ministre au milieu de la salle, en face du Président de la République, entouré de la famille judiciaire, et détaché de ses ministres qui auraient pu me servir d'avocat mais qui étaient très loin, et de la presse et de l'opinion.

Vous savez, un signe extraordinaire m'est  apparu là et je me suis retrouvé dans la position de me dire il faut rendre compte un jour ou l'autre, et une prière m'est venue à l'esprit: Seigneur, ne me couvre pas d'ignominie le jour de la reddition des comptes. Je ne souhaite pas, au moment de rendre compte de mon action, ne pas le faire sur la base de  données extrêmement  précise.  Notre seule  responsabilité, c'est  par  nos faits et gestes, provoquer un impact sur le profil du Sénégal dont nous avons hérité, et cela nous avons choisi d'en faire des morceaux qui résultent du découpage administratif. Si nous prenons 1'exemple de Salémata, cette communauté rurale qui est là affichée, voilà le morceau Salémata de la carte du Sénégal et voilà ce que nous savons sur sa situation de pauvreté. Et j'aimerais  en parlant au Président Moussa DIALLO et au Sous-préfet Ousmane CAMARA, leur dire : voilà ce que nous avons envisagé dans ce morceau de territoire du Sénégal. Voilà tous les points rouges, c'est-à-dire les villages qui n'ont pas accès aux services sociaux de base. Monsieur le Président Moussa DIALLO, Monsieur le Sous-préfet Ousmane CAMARA, quand je vous verrai dans les 6 prochains mois, dites-moi quel est le bouton rouge que j'ai transformé économiquement seulement en vert, mais pas politiquement, en bleu. (Vifs applaudissements).

D'ailleurs les techniciens m'avaient proposé de mettre des boutons bleus à la place des verts, j'ai dit qu'on  pouvait les maintenir comme çà, mais enfin c'est  que j'aimerais qu'autour de cette carte, tous les intervenants, qu'ils soient des ONG, l'État, le Sous-préfet, 1'Association  des ressortissants de cette Communauté rurale qui est en France et qui  veut  construire   une  case  de  santé  ou  un  puits,  ou  un forage,   que  toutes  ces opérations  là  soient  rationalisées et  cela  n'est possible  qu'au moyen  de  la communication et de la concertation. Je suis donc très satisfait, Honorables Députés  de la qualité de cette démocratie.

 

M.IBA DER THIAM

M.IBA DER THIAM

Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre,

J'ai noté dans votre excellent discours 3 messages essentiels. Le 1er restaure l'espoir. Ce n'est pas une petite affaire parce que l'espoir est seul capable de terrasser la désespérance. Le 2 ème vise tout particulièrement à inaugurer un style nouveau fondé sur 1'écoute, le dialogue, la concertation et l'expérimentation avant l'action. C'est l'indice d'une approche participative. Le 3 ème est un hymne qui est rendu à l’Homme. D'abord à 1'homme pris dans son sens générique. Ensuite, c'est   un pacte de proximité de compagnonnage et d'idéaux collectifs que vous proposez de promouvoir avec chaque sénégalais et avec tous les sénégalais, ce qui annonce l'ère d'une gouvernance de co ­ responsabilité qui nous ramène aux douces espérances de 1'Alternance matinale. Si j'ai le temps, j e terminerai par 1es bons impayés pour rétablir la vérité, car ce n 'est pas l'opposition   qui a évoqué les bons impayés, je fais partie de ceux qui ont posé ce problème  et de ceux qui ont sensibilisé le   pays à  cette question... (Applaudissements)... Sur l’espoir, j’ai noté 22 points que vous avez évoqués. Les mesures prises en ce qui concerne la gestion du dossier du « Joola » dans le court terme, la perspective prochaine du démarrage des indemnisations, celle de la reprise de la liaison maritime,   le programme   spécial pour   la Casamance,   la réduction   de 1'engagement du Sénégal sur le plan militaire ; tout cela est particulièrement bon.

Les mesures hardies que vous avez annoncées concernant la demande sociale vont également dans le bon sens. J'y ajoute les annonces concernant les audits, la promesse d une reconsidération de la politique communicationnelle du Gouvernement. Et là, je pense que nous allons de façon définitive rompre avec la pratique consistant à convoquer les journalistes à la DIC. Il s'y ajoute votre décision de lutter contre la corruption, de promouvoir la bonne gouvernance, la transparence, de réduire les marchés de gré à gré aux seuls cas dérogatoires, les mesures visant les bons impayés, celles concernant le plan d'action   de maîtrise de l'eau,   l'institution d'un   capital financier, votre attitude concernant les demandes du monde paysan, notamment celles exprimées dans la déclaration du 2 6, mais également toutes les mesures qui ont été prises visant le recrutement de 15 à 20 mille nouveaux fonctionnaires, les mesures concernant les handicapés, l'entreprise, la mobilité urbaine, la régénération de la Casamance, les personnes du 3ème âge, les artistes, les jeunes, les femmes, les anciens combattants, notre armée, les sénégalais de 1'extérieur, 1'administration territoriale, les collectivités locales, les 4 milliards, le parlement, la discipline sociale.

L'espoir c'est que aussi votre discours fait de la concertation, du dialogue, de 1'écoute, le credo de votre action gouvernementale. Vous avez annoncé votre disponibilité vis-à­ vis de la société civile, des partis politiques, des syndicats, du secteur informel, des enseignants sur leurs revendications, mais aussi sur la situation de 1'école et sur la nécessité   d'évaluer   la rentabilité   interne   du système éducatif.   Vous 1'avez   fait également en ce qui concerne les licences de pêche, vous souhaitez rencontrer le secteur privé, discuter avec eux sur 1'entreprise, ce sont des choses d'une extrême utilité.

Mais ce qui me paraît beaucoup plus important, c'est que terminant votre discours, vous avez dit deux choses qui me paraissent essentielles.

La première, c'est que vous avez dit que le monde rural reste en permanence au cœur de 1'action gouvernementale et ensuite, vous avez ajouté, je serai le compagnon de tous les sénégalais. Ces propos nous ont remués, ils nous ont profondément remués, car c'est comme cela que nous comprenons 1 'Alternance.   Nous devons être les meilleurs défenseurs du peuple et de ses intérêts, nous devons être ceux qui sont les plus proches des préoccupations du peuple et pour ce faire, il n'y a pas de voies plus indiquées que ces deux axes-là que vous avez déclinés: soutenir fortement le monde rural, le monde paysan et être le compagnon permanent de chaque « goorgorlou » pour vivre avec lui ses problèmes aux fins de 1'aider à apporter des solutions adéquates.

Sur les bons impayés, je pense avoir l'occasion d'y revenir. Merci.

(Applaudissements)

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Maintenant, au-delà de toutes ces questions techniques, la question soulevée par les Professeurs Iba Der THIAM et Abdoulaye BATHILY sur la solidité de la démocratie, sur la transparence dans notre démarche et sur la question politique fondamentale au niveau de la démarche, se ramène à cela. Je pense que nous avons une responsabilité commune, collective, de sécurité nationale même.

Pour la paix politique entre les acteurs de la classe politique sénégalaise, quelles que soient leurs opinions, avant de rentrer dans 1'arène, ils doivent s'accorder sur le fait de préserver le pays des secousses   de leur compétition, puisque   cette dernière est inévitable, car on va tous chercher des suffrages pour accéder   aux stations de responsabilité et d'autorité. Donc, cette compétition là, nous avons la responsabilité première de la gérer ensemble et une fois qu'il y a un pouvoir qui gouverne et une opposition qui s'oppose, que le rapport soit agencé de telle manière qu'il ne puisse pas y avoir de cassure de cette discussion. Vous savez, dans les autres pays, il n'y a même pas de mécanisme de rapport humain. Là, j'ai la possibilité, si j'ai un problème d'aller voir Djibo KA, d'aller voir Tanor, d'aller voir Madieyna, etc. Mais dans d'autres pays, ce mécanisme de dialogue direct n'existe même pas. Ils ne se parlent même pas. Donc, quand il y a blocage, et que chacun a un morceau du pays, ça débouche sur ce que nous voyons un peu partout.

L'appel fondamental du Président de la République c'est que, quelles que soient les tensions de la compétition, quelles que soient les difficultés,   cette responsabilité commune et collective que nous avons de préserver le Sénégal de ces secousses, soit élevée au-dessus de nos ambitions partisanes et particulières.

Je crois avoir répondu sur la production arachidière, elle est estimée à plus de 400 mille tonnes. C'est la réponse du Ministre de l'agriculture. Maintenant est-ce-que ces 400 mille tonnes qui sont collectées, qui ne sont pas collectées, vous avez des militants très peu, c'est vrai, pour vous renseigner là-dessus.

Sur 1'aéroport de NDiass, la différence entre le coût de 300 milliards estimés en 2001 et les 173 milliards en 2002, résulte du simple fait que grâce au partenariat avec un privé dans la phase de l'étude, il a été retenu une construction modulaire de l'aéroport. Alors, donc, qu'est-ce-qui se passe? Vous verrez tous les documents.

Donc, quel est le problème aujourd'hui? C'est   que tous les aéroports sont classés suivant une grille de A à E, je crois, si mes leçons sont encore   fraîches dans ma mémoire, indiquant leur niveau de qualité de services rendus. A c'est absolument extraordinaire, B, c'est très bien; C, c'est à peu près correct; D, çà ne va pas et E, il vaut mieux ne pas y aller ou à peu près. Alors, 1'aéroport que nous avons est entre des services mais 1'américain qui prend son billet ou le français, lui ce qu'il regarde c'est la qualité du service. Eux, ils regardent des « rayting ». Si on leur dit que celui là il est D, celui-là est A, ils vont chez celui qui est A. C'est pour cela d'ailleurs qu'ils viennent chez nous et pas à l'AFP.

Donc, nous, nous disons que le premier problème c'est de concevoir un aéroport qui donne un niveau de « rayting » supérieur et satisfaisant, qui ne pose pas de problème aux grandes compagnies internationales pour utiliser notre plate-forme comme plate­ forme de base. Oui, il faut avoir de l'ambition. Et dans cette construction, cette phase modulaire qui coûte 173 milliards permet d'avoir un « rayting » supérieur entre B et C.

Merci beaucoup. (Applaudissements)

 

M.IBRA DIOUF

M.IBRA DIOUF

Merci, Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les membres du Gouvernement,

Chers Collègues,

Nous venons d'enregistrer le discours du programme de Monsieur le Premier Ministre. Si je devais le qualifier, je dirais tout simplement que c'est un discours de haute portée politique qui trace assurément une orientation claire parce qu'il sait d'où nous venons et où nous allons.

Cela, en fait, le marque, et je terminerai par sa conclusion. En fait, je considère que nous avons là un Premier Ministre de proximité, parce que quand il a dit: « j'accompagnerai le paysan dans les champs, je serai à côté du malade pour lui trouver les moyens pour sa santé, je dis que là quand même, il y a une rupture fondamentale avec ce que nous avons toujours l'habitude d'entendre.

Monsieur le Premier Ministre, cette majorité, le Groupe Libéral et Démocratique, c'est votre majorité, parce que n'oublions pas que c'est vous qui avez dirigé la liste de la coalition   Sopi. Cette majorité   et bien d'autres   vous accompagneront   dans cette aventure, dans cette orientation, parce que vous avez tracé des lignes, vous avez tracé une vision, c'est très clair à notre niveau. Il nous appartient donc, nous représentation parlementaire, d'être au diapason de la vision du Président de la République que vous venez de traduire en acte, décliner en programme d'action   parce que je ne devrais même pas dire discours, déclaration, mais c'est un plan d'action.

Je voudrais également souligner deux faits sur les questions d'actualité   : vous nous mettez, Monsieur le Premier Ministre, à l’aise.

Sur la question du « Joola », sur la question du monde rural et sur celles qui sont aujourd'hui   fondamentales dans notre pays, vous avez apporté immédiatement une solution. Nous vous en remercions parce que dans le monde rural, les bons impayés constituaient, en fait, un problème pour tout le Gouvernement, et pour tout le peuple sénégalais. Avec cette déclaration de Politique Générale, nous pouvons dire, encore une fois, merci à Monsieur le Président de la République, merci à son Premier Ministre, merci beaucoup parce que cela quand même, c'est la marque des grands hommes qui ont accepté d'affronter les difficultés et de faire corps avec le peuple. C'est ce que nous attendions   de vous et c'est   ce que vous avez décliné   devant   la représentation parlementaire.

Je dois dire, encore une fois de plus, pourquoi un Premier Ministre de proximité. Parce que la façon dont vous avez élaboré votre déclaration de Politique Générale, nous l' avons suivie, vous avez rencontré tous les segments socioprofessionnels de ce pays là : les chefs religieux, les syndicalistes, le secteur privé, la presse, avec une capacité d’ écoute, une disponibilité   totale. Voilà les marques, les signaux que vous avez envoyés à l'ensemble de ces secteurs.

Mais pour ceux qui ne connaissent pas Monsieur Idrissa SECK, ils vont peut-être s'étonner de cela. J'avais dit lorsqu'il rencontrait les organisations syndicales, que c'est un homme de rupture dans toute sa dimension parce qu'en fait, c'est une ère nouvelle qu'il a inaugurée, mais je pense que nous devons, quand même, saisir cette opportunité pour dire encore une fois de plus : nous vous soutenons Monsieur le Premier Ministre, nous vous soutenons. Que Dieu nous aide parce que votre ambition est claire: traduire la vision politique, économique, sociale et culturelle du Président de la République Me Abdoulaye WADE.

Monsieur le Premier Ministre, Mes Chers Collègues, mes signaux sont clairs. Je vous remercie.

M.MADIA DIOP

M.MADIA DIOP

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Monsieur le Président, c'est pour moi un réel plaisir que de participer à ce débat sur la déclaration de Politique générale de Monsieur le Premier Ministre.

En effet; Monsieur le Premier Ministre, face à 1 'effritement du tissu social de notre pays, à la précarisation de l'emploi, à la montée vertigineuse des prix des produits de consommation courante, à la désintégration du système éducatif, bref, au malaise social que vit le peuple sénégalais depuis l'avènement de l'alternance, vous convenez avec moi que votre foi vous place devant des responsabilités sans précédent. Il faut ajouter à cela la catastrophe du« Joola ».

Le recul de notre pays sur le plan économique et social et la menace réelle qui pèse sur les acquis démocratiques ont fini de convaincre les sénégalais qui expriment par plusieurs formules, leur rejet de la politique actuelle. Cela, les travailleurs l'ont bien compris et c'est pourquoi dans tous les secteurs de la vie nationale, règne un climat dévastateur car comprenez-le bien, le pensionnaire des travailleurs des villes et des campagnes, le monde rural ne peuvent pas accepter de voir leur pouvoir d'achat continuer de dégringoler du fait du renchérissement du coût de la vie malgré les initiatives prises dès votre nomination à la tête du gouvernement et qui se sont traduites par des rencontres tous azimuts avec les partenaires sociaux.

Les travailleurs, dans différents secteurs   d'activités,   bougent.   Toutes choses par ailleurs, qui expliquent 1'ouverture de plusieurs fronts sociaux afin de faire face à la crise que traversent les travailleurs et les populations. Ainsi, la rue est devenue le lieu de rencontre de tous ceux qui bougent pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail.

Des étudiants aux enseignants en passant par les ouvriers et les paysans, tous les secteurs ont pris conscience de la nécessité de prendre en charge leur propre destin pour construire leur avenir.

Dans le secteur de 1'éducation, les perturbations notées ces derniers temps risquent de persister durablement. C'est   pourquoi, il urge d'ouvrir   des négociations   sérieuses autour des plateformes revendicatives.

Monsieur le Premier Ministre, le débat sur la retraite constitue un signal fort pour le 3 eme âge qui refuse de se laisser couvrir face à 1 'évolution que connaît le régime de retraite au sein de notre système de sécurité sociale.

Ainsi, les efforts consentis par le Gouvernement pour la protection des retraités, des travailleurs et de leurs familles sont les bienvenus. La relance de 1'investissement dans le secteur du textile notamment, est au centre des débats au sein des organisations syndicales. Il doit en être de même de la sauvegarde des emplois et de la création d'emplois nouveaux.

Le secteur du transport, vous 1 'avez dit, est en pleine mutation comme en témoigne 1'asphyxie que connaissent en permanence les rues de Dakar. Dans ce cas, les transformations doivent s'opérer rapidement. Les travailleurs des hôpitaux Grand-Yoff et Principal refusent d'abdiquer face à la discrimination dont ils sont victimes quant aux paiements des primes de motivation. Les travailleurs de la Compagnie Air Afrique sont toujours dans 1 'attente de la liquidation de leurs droits, et dans bien des secteurs, le travailleur journalier constitue un handicap pour l'emploi permanent qui est précarisé. Cette catégorie qui représente 60% des travailleurs du secteur privé, demande son droit à la retraite.

Les travailleurs du secteur du transport...... (Vifs applaudissements)

M.MADIEYNA DIOUF

M.MADIEYNA DIOUF

Monsieur le Président de 1'Assemblée nationale,

Monsieur le Premier Ministre,

Après vous avoir adressé mes félicitations pour votre nomination à la tête du Gouvernement, je vais tout de suite aborder des questions essentielles sur trois ou quatre points qui paraissent à notre groupe fondamentaux : d'abord   la question du monde rural, encore le monde rural, toujours le monde rural, beaucoup de monde rural encore.

Comme vous le savez, 1'année 2002 a été une très mauvaise année, elle a connu la plus faible production nationale depuis quarante ans. Le Président Ousmane Tanor DIENG a posé une question que je voulais poser.

Monsieur le Premier Ministre, quels sont les chiffres définitifs   de la production arachidière en 2002 puisque le gouvernement nous a annoncé, ici par le biais du ministère de 1 'Agriculture, un chiffre irréaliste de 495 mille tonnes, et tout le monde sait que nous sommes bien en dessous ? Je voudrais savoir, Monsieur le Premier Ministre, le chiffre que vous avez actuellement. Les conséquences de cette situation étaient catastrophiques, non seulement sur le monde rural dont la pauvreté s'est intensifiée, 1'exode rural a commencé à enregistrer des nouveaux records, mais aussi sur les agrégats macro-économiques de notre pays, bien entendu le taux de croissance du PIB qui avait été annoncé pour 5 %à l'arrivée, a été de 2,4% en dépit des savantes contorsions des statisticiens économiques qui sont maintenant affectés au soi-disant nouveau mode de calcul imposé par l'UEMOA.

Mais la question la plus importante, Monsieur le Premier Ministre, c'est celle du programme semencier. Vous avez annoncé un programme de 35 mille tonnes, dont 3.000 tonnes certifiées, 2.000 tonnes produites en cultures irriguées, et 30.000 tonnes collectées par la SONACOS. Cette collecte de 30.000 tonnes en réalité, se fait par écrémage et comme vous le savez, le rendement n 'est pas toujours le meilleur ; ces semences obtenues par ce biais donnent au maximum 300 kilos par hectare d'arachide. Un simple calcul peut montrer que l'année prochaine, si on se fonde sur ce que vous avez annoncé, la production de l'arachide ne dépassera pas 150, 200 mille tonnes maximum sur l'ensemble du pays, ce qui veut dire que nous allons vers la mort de la filière arachidière. Ce sont là les conséquences d'une politique menée depuis deux (2) ans ; les conséquences aussi sur le taux de croissance ont eu des récurrences sur le déficit budgétaire de 21 milliards en 2001 qui va s'accroître en 2002 et même en 2003. Alors je voudrais avoir un peu de précisions sur les finances de notre pays en fonction justement de ces conséquences. Vous avez signé avec le F.M.I. la privatisation de la SONACOS avant les premiers semis de 2003, c'est pourquoi, je voudrais avoir des précisions sur cette privatisation. J'ai posé la question, ici, au ministre de l'Agriculture qui m'avait dit que le Gouvernement avait confié l'étude de la stratégie de privatisation à un cabinet externe et nous voudrions savoir quelle est cette stratégie.

Je voudrais revenir aussi sur la privatisation de la SENELEC : vous n'en avez pas beaucoup parlé. Donnez-nous un peu plus de détails quand nous savons que ce secteur là occupe une parti importante dans l'économie du pays. L'énergie est – ce -qu'elle est dans le pays, le gap de production commence à se résorber petit à petit, mais la SENELEC continuera de connaître des déficits structurels importants sans compter les problèmes de distribution et de transport sur un réseau vétuste.

Je voulais aussi parler de 1'école sénégalaise, mais on m'a précédé.

Le Président Ousmane Tanor DIENG vous a parlé de l'aéroport   de DIASS, je ne voudrais pas m'étendre 1à-dessus, mais vous avez annoncé un chronogramme précis pour cet aéroport  et l'autoroute   à péage. Donc je voudrais avoir davantage de précisions. Comme vous le savez, votre prédécesseur, Madame Marne Madior BOYE, avait annoncé, ici, dans cet hémicycle, que les travaux de l'aéroport commenceraient le 1er septembre 2001 sur trois ans, pour un coût de 300 milliards. Et récemment, nous avons vu dans la presse, à la télévision que l'aéroport est annoncé pour 3 ans de travaux mais pour un coût de 1 73 milliards, c’est extrêmement rare qu'un projet d'une telle importance voit son coût divisé par deux après des études préliminaires. On voudrait avoir plus de renseignements.

L'école sénégalaise connaît un réchauffement très important ces derniers temps. Le SAES et toutes les organisations syndicales sont en grève. Vous avez parlé du salaire de   l'enseignant, qui, comparé évidemment au salaire moyen du paysan est 5,6 fois supérieur; c'est certainement vrai. Au passage, Monsieur le Premier Ministre, je suis un  peu resté sur ma faim pour l'utilisation des moyens technologiques connaissant votre penchant pour ces moyens là. Contrairement à ce que les députés ont dit, je suis resté sur ma faim. Je pensais pouvoir trouver beaucoup d'informations connaissant surtout votre prédilection pour ce sujet-là. Vous avez annoncé tout à l'heure que le salaire moyen de l'enseignante est 5,6 fois supérieur au salaire du paysans sénégalais, c'est peut-être vrai ou j'ai mal compris, mais je suis là, et vous répondrez tout à l’heure. Le plus important pour moi, c'est que les enseignants perçoivent leurs salaires en fonction de leurs besoins. Ce ne sont pas seulement les enseignants qui sont mal payés dans   ce pays, tous les   salariés,   compte tenu de la hausse   des prix, sont des « goorgorlous » pratiquement, comme vous l'avez dit d'ailleurs.

Donc, je pense que vous devriez ouvrir des négociations sérieuses, les reprendre avec les enseignants et tout le secteur du front social, les organisations paysannes qui sont venues pour la première fois dans 1'histoire de ce pays, avec 30 à 35.000 paysans au stade Léopold Sédar Senghor, avec un chapelet de revendications.

Vous avez annoncé un programme de réception, de concertation avec le monde paysan tous les 4 mois, mais ils ont des revendications précises, dont vous n'avez pas donné des explications ici, notamment sur 1'assistance au monde rural.

Vous avez annoncé une assistance sans nous donner trop de précisions sur le montant d'autant plus que le Ministre des Finances n'avait pas, ici, voulu nous donner des détails sur cette assistance, de même que d'ailleurs sur les indemnisations des familles des victimes du « Joola ».

Donc, sur toutes ces questions-là, nous souhaiterions être plus édifiés, Monsieur le Premier Ministre.

Je vous remercie.

M.MADIOR DIOUF

M.MADIOR DIOUF

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Chers Collègues,

Monsieur le Premier Ministre, après vous avoir félicité pour votre nomination à la tête du gouvernement, je voudrais quand même remarquer d'emblée que votre discours a conjugué beaucoup plus au futur qu'au passé composé: «je ferai beaucoup plus» que «j 'ai fait ». C'est pourquoi concernant 1'affaire du « Joola », je souhaiterais une date. Bientôt, c'est vague. Il y a quand même quatre mois déjà que le malheur s’est produit. De   même, concernant   1'attitude que vous promettez   face à « Goor» et   à « Ndioublang », est-ce-que véritablement le problème est celui d'un nouveau Code des marchés publics? A-t-on réellement appliqué ou fait appliquer ce qui existe? Et quelle est la véritable nouveauté que vous voulez introduire à propos des marchés publics?

Concernant les bons, c’est demain mardi ... (en sérère)...

En ce qui concerne l 'eau, Monsieur le Premier Ministre, je voudrais beaucoup plus de précision, car nous sommes à sept litres par personne et par jour, et pour atteindre les 35 litres par personne et par jour, ce que vous avez annoncé me paraît bien vague ; je souhaiterais en somme connaître votre ambition. Est-ce-que ça veut dire qu’on atteindra les 7 litres de plus pour faire les 35 litres par personne et par jour, bien alors que ce n'est pas possible ?

Concernant le domaine de l'éducation, ma fibre d'enseignant a été un peu heurtée ; d'abord vous dites que le budget national lui consacre chaque année 35%; ce n 'est pas exact,   et   les   127 milliards   c'est   cette   année.   Ce n'est   ni   35%   du   budget   de fonctionnement, ni les 35 % du budget général. J'espère bien que vous allez prendre des sanctions parce que c'est vraiment gros, ce n'est pas du tout cela.

Maintenant, concernant le discours sur les enseignants et leurs salaires, je trouve que vous avez paru vous plaindre du poids du salaire de l'enseignant, mais tout est fondé dans la rémunération du travail des enseignants. Ils ne sont pas trop bien payés.

Je vous remercie.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Monsieur Madior DIOUF a parlé du niveau de consommation actuelle de l'eau dans le monde rural. Ce que je dis, c'est que sur les 14.119 villages que compte le pays, nous avions, en 2000, 72 % de non accès. Donc, nous partons de très loin et c'est la raison pour laquelle les Sénégalais ne voient pas encore certaines de nos réalisations, car nous dépensons énormément d'argent à ne pas laisser tomber en ruine ce que vous nous avez laissé. Je ne sais pas si la carte routière est disponible, mais, si vous pouviez la projeter, j'aurais montré, comment vous pourriez l'appliquer à la carte ferroviaire et au réseau électrique de la SENELEC. C'est lorsqu'on a réglé le problème du parc de production et que la quantité d'électricité à injecter dans le système est devenue régulière et abondante, que cela a révélé la vétusté des câbles et des postes intermédiaires puisque les câbles dormaient car ne produisant pas d'électricité à leur donner. (Applaudissements) Voilà à peu près les routes dont nous avons hérité. Je vais simplement expliquer. Vous savez que tous les petits traits là donnent les routes qui sont actuellement sous forme de pistes et les gros traits montrent ce qui est goudronné. Donc on va vous envoyer le paquet puisque maintenant c'est la transparence.

Maintenant, sur les normes africaines, il n'y a absolument aucun problème...

 Alors ce que vous voyez ici, en vert, c'est ce que nous, nous avons fait entre 2000 et

2002 et en rouge ce qui est projeté et l'essentiel de ce que nous avons fait, nous l'appliquons au réseau gris dont on a hérité et çà, c'est une des explications. Ce n'est pas d'ailleurs seulement de la faute de ceux qui ont géré auparavant, c'est que la plupart des infrastructures que nous avons héritées de la colonisation ont simplement fait leur vie. C'est tout, et si elles n'ont pas été maintenues et si on n'avait pas prévu les provisions d'amortissement, on se trouverait face à une situation où, aujourd'hui, au Building administratif, certains des Ministres utilisent des seaux d'eau quand il pleut puisque ce n'est pas étanche. Çà c'est un des faits de vétusté. C'est çà l'état du pays. Donc il faut s'en rendre compte. Si vous regardez la partie verte qui est simplement collée à la côte et tout ce qui est rouge est à colorier en vert. C'est çà 1'État. Si vous prenez l'électricité, vous avez 7 %, 8% d'accès dans le monde rural. Il faut aller à 100. Vous voyez la distance qu'il y a à parcourir. Voilà la situation.

Donc, dans le programme hydraulique, vous avez raison. Nous partons de très bas. Mais quand on vous montrera les cartes vous verrez qu'après la seule application de ce qui est validé déjà au niveau du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), on aura modifié substantiellement la physionomie de la carte.

Pour ce qui est de la question sur les femmes, comme j'ai dit, le programme est transversal. Dans toutes les structures de formation, les programmes d'alphabétisation fonctionnelle concerne bien évidemment les femmes mais il y a le Programme d'Alphabétisation priorité Femmes (PADF), un projet de formation des jeunes filles dans les métiers dits non traditionnels qui est dans sa phase de finalisation actuelle avec nos partenaires canadiens.

Sur la question du programme sur le Ranch de Dolly de 10 Milliards, il est prévu un centre de formation, une unité de transformation laitière, un abattoir, la restauration des forages et en plus la création de points d'eau au niveau des autres zones de pâturage.

Oui çà, c'est une réponse technique, Honorable Député, sur votre débat sur les chiffres. Vous pourrez vous rapprocher du Ministre du budget sur l'évaluation des dépenses d'éducation selon la méthode de calcul que nous avons retenue. Il confirme que c'est bien 35%. Mais vous avez raison. Je suis preneur de vos chiffres et de votre équation, puisque je suis sûr que vous êtes peut être meilleur en maths que lui. (Rires)

LA SECONDE QUESTION

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Premier Ministre, vous aves déclaré la guerre à « ndioublang », et sur ce
plan-là tout le monde est d'accord avec vous, mais je sais qui est très intelligent, et il faudra nous éviter des réponses à la« ndioublang ».

Sur les indemnisations liées à la tragédie du« Joola », ce que je voulais c'est une date. Ce que je dois comprendre dans votre silence, c'est que une date c'est précis et que vous ne pouvez pas encore donner de date. Je soulignerai par là que cela fait quand même 4 mois que les choses se sont passées.

2 eme point : est-ce-que vous projetez d'introduire comme nouveauté un Code des marchés publics ? Ma question c'était : est-ce-que votre analyse sur l'application des dispositions réglementaires et législatives a abouti au fait qu'il y a insuffisance des textes ? Est-ce-que vous avez fait appliquer réellement car dire aujourd'hui que la nouveauté ce serait que la règle, c'est l'appel d'offres et l'exception le gré à gré, c'est dans la législation. Donc, je ne sais pas si vous ne risquez pas de perdre du temps à introduire de la nouveauté sans nous persuader ici que ce qui existe est insuffisant. Si les bons impayés, (intervention en ouolof). Je voulais qu'on le sache là-bas à Fayine et qu'on aille immédiatement se faire payer à Fatick.

Concernant l'eau, ce que je voulais savoir c'est que si vous nous lisez véritablement ce qui a précédé, parce que justement vous avez décrit tout ce que vous projetez de faire, mais en réalité il y avait un glissement sur les infrastructures. Le problème c'était en fait le taux de satisfaction des besoins. 28 litres par personne et par jour, c'est le projet de tout le monde. On arrive à 18 litres. Les 10 litres, d'ici, je ne sais pas2015, que comptez-vous faire ? Ce que vous avez annoncé, signifie quoi sur les 10 litres qui manquent? Mais c'est là la question.

Enfin, concernant l'Éducation et le salaire des enseignants. Moi, ce que je voudrais c'est que vous soyez d'accord avec les enseignants, ce serait l'intérêt de tout le monde. L'intérêt du pays en tout cas. Mais quand vous paraissez vous plaindre du salaire des enseignants, ce salaire ce qui l'a fait: d'abord comparaison n'est pas raison, vous dites que cela fait 5 fois le revenu moyen par tête d'habitant, et alors ! Ensuite ce chiffre se situe autour de 3,7 dans les pays du même niveau de développement ; et il y a une spécificité sénégalaise. Les deux grands enseignants, les Présidents : Mamadou DIA et Léopold S. SENGHOR   ont introduit l'indemnité d'enseignement.   On ne peut pas l'enlever. D'ailleurs c'est toujours 20% depuis le début de la République; ensuite dans les textes de l'UNESCO, l'humanité aujourd'hui, la communauté scientifique sait que le travail de l'enseignant: 70% se font à la maison. Vous n'avez pas un patrimoine bâti qui vous permette de loger   tous les enseignants : il y a une indemnité,   et elle est incontournable. Par conséquent que cela paraisse vous peser, mais c'est comme cela. Et par conséquent, en ce qui concerne les «volontaires» et autres-là, ces solutions là ne sont pas les solutions d'avenir, les solutions de la qualité de l'enseignement dans nos classes.

Par conséquent, il faut comprendre les problèmes tels qu’ils sont. En ce qui concerne ce qu'on prétend donner chaque année, c'est de trop, ce n'est pas çà.

Je vous remercie.

LA SECONDE REPONSE DU PREMIER MINISTRE

Avec le Pr. Madior DIOUF, toujours sur ce problème d'eau, on dirait que vous n'allez pas souvent à Fatick puisque la consommation d'eau en milieu rural est de 28 litres par jour et par habitant et non de 7. Cela fait très longtemps. Et la couverture est de 56%. Et l'objectif d'ici 2008, si nous appliquons ce que nous avons à appliquer, c'est d'arriver d'une part à 35 litres par jour/habitant selon les normes de l'OMS et d'autre part à réduire de moitié la population n'ayant pas aujourd'hui accès à l'eau : c'est-à-dire 24% de la population rurale ; mais on pourra continuer les discussions sur cette question. Sur le Code des marchés publics dont vous avez parlé, le nouveau Code est plus restrictif que l'autre sur le champ d'application du gré à gré. Donc là c'est 7 domaines énumérés de façon précise, vous n'avez pas la possibilité d'apprécier, de dire : oui, je peux le faire comme ceci. Nous avons listé les 7 seuls cas dans lesquels cela peut se faire. Donc c'est beaucoup plus contraignant et c'est quelque chose qui a été fait par consensus et qui a été discuté avec nos partenaires au développement.

Sur la question de l'épave du « Joola », c'est une question très difficile, et nous avons mis   en   place   une   commission pluridisciplinaire   qui   inclut   des   médecins,   des psychiâtres, des analystes politiques, des techniciens de remorquage. Maintenant est-ce qu'on peut le remorquer sans le casser, comme ils ont tenté de faire en Europe, en essayant de remorquer l'épave qui s'est fissurée et le pétrole a envahit les plages, etc. ? Donc, il y a vraiment beaucoup de questions à examiner sur ce dossier.

A la date d'aujourd'hui, nous n'avons pas une synthèse de toutes ses dimensions, mais nous avons une matrice d'analyse: quel est l'impact psychologique sur les populations? Quel est l'impact en terme d'environnement ? Quel est le coût ? Quel est l'impact de ceci, de cela ? Il y a une commission pluridisciplinaire qui est instituée pour cela.

Voilà toutes les mesures que nous avons envisagées. Nous avons dit aux bailleurs de fonds quelque chose de simple. On leur a dit qu'il y avait une contradiction à donner un financement pour construire une case de santé et après qu'elle est construite, la laisser fermée, parce qu'on interdit par ailleurs qu'on y mette un infirmier. Donc ils ont été très sensibles à cet argument, et bien évidemment, leur préoccupation n'est pas de rentrer dans la micro-gestion de nos filières budgétaires, mais de nous dire tant que votre solde de base qui est de 1% et n'est pas dépassé, nous n'avons pas de problème avec vous. Mais en tout cas une fois qu'on a adopté une structure macro-économique qui garantisse l’équilibre et l’équilibre sur lequel ils peuvent s'engager, ils disent que tout autre choc extérieur doit être discuté avec nous. Mais dans le cas d'espèce, sur la masse salariale, nous n'avons absolument aucun problème, et effectivement, on me confirme que le taux fixé par l'UEMOA est de 35 %, c'est çà qui a court et nous, nous sommes à 29.

D'ailleurs, vous savez les syndicalistes qui bougent, ils savent un peu çà et ils veulent cette cagnotte-là et moi je dis discutons, discutons d'abord pour savoir si on l'utilise pour recruter des jeunes qui n'ont rien, ou si on l'utilise pour améliorer les conditions de ceux qui ont déjà quelque chose. (Applaudissements).

Si on dit, on affecte telle part de cette cagnotte là à l'amélioration des conditions des gens, jusqu'où on va? Est- ce -qu'on le fait pour les enseignants seulement, est – ce -qu'on le fait pour les enseignants, les médecins, 1es douaniers, les policiers, etc. ? Puisque c'est très glissant, vous faites pour un et dix autres sortent et vous disent et nous? Donc, c'est une question qui n'est pas simple et il faut que d'ailleurs la représentation parlementaire s'implique dans ce débat et que la nation toute entière s'implique. Si nous avons une cagnotte du fait de la qualité de notre gestion des finances publiques, non! Avant c'était déficitaire, si nous avons une cagnotte du fait de cette qualité de gestion, la discussion de son allocation, de son affectation implique le parlement, et moi je suis tout à fait disposé à en discuter avec vous. Donc voilà la situation.

Vous voulez que je m'engage dans les délais sur l'Aéroport de Ndiass? Je ne le ferai pas, jamais je ne le ferai ! (Applaudissements). Vous savez, moi ce que je confirme, c'est l'existence du chronogramme très précis, c'est-à-dire, voilà les actions à faire, voilà ceux qui doivent les faire, voilà les dates auxquelles ils doivent les faire. Moi, j'ai été auditeur, chez « Price One House » je sais ce qu'est un chronogramme, si vous m'interrogez sur la partie des actions que mes ministres doivent faire, je peux leur dire, voilà votre «dette line » et çà, je peux m'engager   là-dessus, mais pour d'autres intervenants y compris 1'APIX qui est une agence, je ne peux pas endosser, une perturbation qui viendrait de leur contre-performance. Merci. (Applaudissements).

 

M.MAMADOU BAMBA NDIAYE

M.MAMADOU BAMBA NDIAYE

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Chers Collègues,

Je voudrais   tout   d'abord, à l'instar des   collègues   qui   m'ont précédé,   saluer   la déclaration de politique générale que nous venons d'entendre comme une déclaration de rupture, une déclaration qui donne un contenu et un sens à 1'Alternance. Cette déclaration s'est prononcée de façon extrêmement concrète sur les questions d'actualité et a annoncé les décisions que le peuple sénégalais attendait. Les décisions que certes 1 'opposition a réclamées mais que nous aussi avons réclamées, que tout le monde avons réclamées et que le Gouvernement a décidé de satisfaire. J'y vois un signe que depuis 3 ans 1'Alternance n'a pas cessé de travailler et que depuis 3 ans, elle a bien géré ce pays.

Si 1 'Alternance n'avait pas ramené la rigueur dans la gestion financière, si l'Alternance n'avait pas amené l'augmentation des recettes de l'État, aujourd'hui, elle ne serait pas en mesure de dire oui aux paysans sur la question des bons impayés. Il faut donc, je crois, accepter de rendre à César ce qui revient à César. Cela ne coûte rien.

Monsieur le Premier Ministre, vous avez annoncé que 1'action de votre gouvernement va reposer sur 1 e principe de 1 a concertation et du partage avec tous 1 es acteurs : j e voudrais m'en réjouir, en particulier, pour ce qui concerne le monde rural sénégalais. Il est clair que dans ce domaine, comme dans tous les autres, il faudra 1'effort de tous et l'implication de tous pour relever les défis d'aujourd'hui. Je crois que diverses organisations sont constituées en milieu rural sénégalais. Toutes ces organisations ont le même souci que le gouvernement sénégalais : c'est travailler à lever les difficultés qui font que le paysan sénégalais vit dans la misère. Je crois que c'est   cela la préoccupation de tout le monde, et 1'ouverture que vous avez manifestée, je 1'espère, va permettre le développement de la synergie et que, la main dans la main, tout le monde se mette au chevet de notre agriculture. Il me semble que sur cette question de 1'agriculture, comme sur toutes les questions cruciales qui interpellent notre pays, nous devrions arriver, et c'est çà 1'appel que vous avez lancé d'ailleurs, à taire les passions, à taire les querelles politiciennes qui sont certes importantes, mais qui ne règlent pas les problèmes. Taire ces passions, taire ces querelles, c'est accepter un esprit de concorde nationale sur tout ce qui relève de 1'intérêt national. Pour ce qui relève maintenant de 1 'intérêt politique, chacun, je crois, a sa liberté politique, chacun peut défendre ses positions, mais quand le sort du pays est en jeu, il serait important que tout le monde ait la même position et que tout le monde tire dans la même direction.

Je voudrais terminer en mettant l'accent   sur un aspect que vous avez également soulevé. Vous   avez   dit   que   vous   alliez   encourager,   je   veux   dire   sanctionner positivement les bons comportements, mais aussi sanctionner négativement les mauvais comportements. Je voudrais dire que tous, nous devrions nous mettre, d'ores et déjà, dans cet esprit là, dans cette optique-là. Sans discipline, ce pays ne se construira pas, et aujourd'hui, nous avons un gouvernement décidé à aller dans ce sens, nous ne pouvons que lui promettre notre soutien dans cette voie là.

Je vous remercie.

M.MODOU AMAR

M.MODOU AMAR

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,

... (Perte d'informations) ... d'élaborer un discours. Je vais donc schématiser un discours pour dire que le Premier Ministre doit être félicité pour la forme de son discours. Il a fait une rupture par rapport à la tradition, pour nous qui étions habitués à avoir comme discours, une juxtaposition de programme sectoriel. BABOU à raison de dire que c'est sur l'insistance de l'opposition que ces bons auront été en définitive, payes. Cela prouve simplement que l'opposition joue son rôle.

En avril 2002, si on nous avait suivi, nous ne serions pas aujourd'hui à ce niveau de découragement des agriculteurs, mais n'oubliez pas, dans le règlement de ces bons impayés, qu'il n'y a pas que les opérateurs agréés par la SONACOS. La NOVASEN doit également, d'après les informations que nous avons, près de 300 millions et près de 200 millions vers Saint-Louis. Il y a également d'autres opérateurs économiques privés non agréés qui sont intervenus et qui ont disparu avec 1'argent des paysans. Il faudrait, également, trouver au niveau de ces opérateurs, la possibilité pour les paysans de pouvoir rentrer dans leurs fonds.

Nous avions également demandé à ce que, enfin,   les indemnisations des victimes du « Joola », soient programmées et exécutées, ce n'était pas prévu dans le budget, mais vous nous annoncez qu'une réunion se tiendra très rapidement pour pouvoir résoudre ce problème. Là, également, c'est du concret.

Monsieur le Président, Monsieur le Premier Ministre, ce qui est essentiel; c'est de comprendre que les investisseurs que nous avons l'intention d'attirer, ne pourront être là que si Dakar se décongestionne. Je vous dis, très sincèrement, d'après tous les échos que nous avons, les bailleurs de fonds, les industriels qui arrivent à Dakar, sont complètement dégoûtés et c'est pourquoi, d'ailleurs, au niveau de notre parti, on a eu à proposer à ce que la question des métros soit examinée, en plus maintenant de celle que vous préconisez de faire de certains axes, pendant les heures de pointe. Mais le problème aujourd'hui, c'est que Dakar étouffe, ceux qui y sont préfèrent rester chez eux plutôt que d'aller faire des courses en ville, parce que vraiment, on ne s'en sort plus.

Donc, ce qu'il faudrait Monsieur le Premier Ministre, c'est de ne pas faire ou de prendre des promesses, des engagements, de payer rapidement les bons, de veiller à ce que les bons détenus par les paysans et qui ont été émis par d'autres que la SONACOS ou ses agréés, soient également payés, parce qu'en définitive, c'est 1'agriculture qui conditionne le décollage de 1'économie sénégalaise.

C'est l'agriculture   qui conditionne   le décollage de l'économie   sénégalaise.   Nous l'avons dit et assez souvent dit. Quand 1 'agriculture va, tout va. Les paysans sont découragés. La meilleure façon de relancer les investissements,   c'est   d'amener   la confiance et donc nous sommes heureux d'entendre aujourd'hui que le Gouvernement va s'atteler enfin à donner la priorité à l'agriculture parce que ceux qui nous disent de laisser tomber l'agriculture sont des hypocoristiques.

Je vous remercie

 

M.MOUSSA CISSE

M.MOUSSA CISSE

Merci, Monsieur le Président.

Monsieur le Premier Ministre, je vous adresse tout d'abord mes sincères félicitations pour la confiance que vous a accordée le Chef de 1'État. Je prends la parole pour, d'abord saluer les initiatives que vous avez prises en direction du monde rural et particulièrement les mesures que vous avez annoncées en direction de la Vallée du Fleuve Sénégal. Vous avez compris que pour faire de 1'agriculture, il faut de 1'eau.
Et vous avez envisagé de faire de l'agriculture dans la Vallée où il y a de l'eau plus que nulle part au Sénégal. Vous avez pris 1'engagement de tout faire pour la disponibilité de l'eau. Donc nous sommes très satisfaits de ces mesures que vous venez d'annoncer.

Monsieur le Premier Ministre, c'est un potentiel de 240 mille hectares, mais à ce jour, seuls 69 mille hectares sont aménagés, et sur ces 69 mille hectares il n'y a que 41 mille hectares qui sont exploités. Il existe d'autres terres aménagées, mais non exploitées, ce qui les expose aujourd'hui à l'érosion.

Monsieur le Premier Ministre, sur la Vallée, il n'y a pas que de l'eau, il y a également 600 mille agriculteurs, les mieux formés de la sous-région. Vous pouvez compter sur eux pour nourrir les sénégalais.

Heureusement que vous avez compris que c'est par là qu'il faut commencer pour résoudre le problème du déficit vivrier que nous connaissons dans notre pays.

Monsieur le Premier   Ministre,   je voudrais vous demander   de mettre un accent particulier sur la diversification. Notre pays peut, aujourd'hui, s'enrichir en diversifiant ses cultures, parce que nous avons les possibilités de travailler et de produire mieux, d'exporter ces produits là vers l'Europe qui nous a adressé des demandes que nous ne pourrons certainement pas satisfaire d'ici une dizaine d'années. Il y a des possibilités dans ce domaine donc il faut les exploiter.

Monsieur le Premier Ministre, il faudrait également résoudre le problème du crédit agricole. Le crédit est assez lourd, et à mon avis, des réformes sont à faire à ce niveau, e11 plus de 1'endettement du monde paysan et particulièrement au niveau de la Vallée.

Je pense que si vous arrivez à résoudre ces deux problèmes, vous permettrez une relance effective dans notre pays.

Je vous remercie.

M.MOUSSA SY

M.MOUSSA SY

Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Président de 1'Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les membres du corps diplomatique,
Honorables Députés,
Monsieur le Premier Ministre,

Vous regardez la tendance lourde que vous venez de dégager. Personne ne se fait plus aucun doute de votre bonne volonté de prendre en charge la question du  territoire national et celle de la décentralisation pour 1'adapter aux révolutions économiques et sociales que vous souhaitez pour notre pays. Vous l'avez compris. La politique de décentralisation a apporté un souffle nouveau pour faire face à la demande sociale de plus en plus pressante dans nos quartiers, dans nos cités, dans nos terroirs respectifs et dans nos villes. Il nous faut être plus proche de nos concitoyens parce que c'est dans ces lieux, à la base, que se dessinent aujourd'hui les mouvements profonds de notre société.

Monsieur le Premier Ministre, certains Députés ici présents peuvent témoigner de la croissance vertigineuse de la demande sociale. C'est   une lame de fond porteuse d'espoir mais aussi d'inquiétude et de danger. C'est un couteau à double tranchant comme vous l'avez si bien compris, nous n'avons pas le droit d’être passifs. Sur ce rapport, la décentralisation et le transfert de compétences de 1'État vers les Collectivités locales est une chance. Ils doivent être préservés puisque c'est un exemple qui n'a pas encore son équivalent en Afrique. J'aimerais aussi que vous 1'ayez compris ainsi en choisissant de mettre en place, dès votre nomination à la station primatiale, un Ministre de la pleine situation régionale pour vous accompagner dans votre nouvelle politique de proximité. Nous avons tous compris qu'il s'agit d'adapter, définitivement, l'échelon régional en cas d'action de l'État pour une affectation de l'expression institutionnelle par rapport aux besoins des acteurs à la base. Car les réponses aux problèmes des concitoyens ne peuvent plus être trouvées au seul niveau de 1'État. Nous partageons cette conviction avec vous.

Monsieur le Premier Ministre, il convient néanmoins d'être attentif aux faiblesses actuelles des diapositives institutionnelles qui-je pèse mes mots - n'arrivent pas encore à produire les effets scomptés. Premier défi : la mobilisation des ressources financières locales qui posent toujours problème malgré les aménagements apportés dans le passé. Nous attendons avec impatience et diligence 1 a grande réforme de 1 a fiscalité 1ocale dont les grandes orientations ont été déjà définies dans une étude sur la fiscalité locale fina11cée par l'ACDI. Cette réforme peut fournir l'exemple de nouveaux textes de lois successifs pour mieux maîtriser les coûts de fonctionnement des Collectivités locales comme c'est le cas avec la ville de Dakar qui a réussi cette année le pari de ramener son budget d'investissement à plus de 35% de son budget global. Ensuite, il faudra impérativement revoir l'environnement juridique des Collectivités locales, une bonne maîtrise des problèmes comme la gestion du personnel municipal, le renforcement des capacités des élus, la bonne situation des ressources foncières, la révision du statut de l'élu local et une nouvelle base de la déconcentration peuvent, sans nul doute, aider à recadrer la mission des uns et des autres, et à mettre fin à la confusion qui s'est installée partout. Les textes doivent être clarifiés de même que les missions pour une meilleure efficacité dans les interventions.

A 1 'État qui, sans lever 1 es transformations de 1'action politique, de se constituer en arbitre, aux Collectivités locales de trouver les réponses locales aux problèmes. Eu égard à votre déclaration de politique générale et aux grandes orientations que vous venez d'indiquer, je reste persuadé que la décentralisation trouvera en vous un bon avocat qui parviendra à réaliser ce que vos prédécesseurs, à la station primatiale, n'ont pas réussi jusqu'à présent.

Pour ce qui est de la jeunesse, Monsieur le Premier Ministre, aujourd'hui   nous constatons les efforts déployés à tous les niveaux pour sa promotion.
Nous le devons au Président de la République, Maître ABDOULAYE WADE, ce grand homme dont la vision dépasse le cadre restreint de nos concitoyens et qui fait confiance aux jeunes en mettant à leur disposition un fonds spécial de deux milliards.

Aujourd'hui, cette structure peut se féliciter d'avoir généré plus de 3000 emplois, nous sommes en droit d'attendre la même chose du programme spécial pour la jeunesse casamançaise, porté de 500 millions à 1 milliard suite au naufrage du bateau «LE JOOLA ». Je pense qu'il passe sous silence la généralisation sur les aides scolaires mais aussi, Je mets l'accent   sur la mise en œuvre de la régulation de la fonction enseignante.

Je vous remercie.

M.MOUSSA TINE

M.MOUSSA TINE

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mes Chers Collègues,

Monsieur le Premier Ministre, nous avons écouté, avec beaucoup d'intérêt, le discours que vous avez prononcé aujourd'hui. Je dois le dire, il était très accessible, facilement compréhensible et il est d'une haute portée pédagogique, nous vous en remercions, nous l'avons écouté pendant une heure 28 minutes, mais l'écoute n'a pas été difficile.

Maintenant, il est certain que ce qui sera retenu demain, et même aujourd'hui, c'est que le Gouvernement va régler la question des bons impayés. Rassurez-moi surtout sur cette question-là, car j'ai l'impression que ce sera une mise en scène. On s'est beaucoup battu au niveau de cet hémicycle-là autour de cette question pour que le Gouvernement accepte de payer et ensuite poursuive les débiteurs des paysans, mais les gens ont toujours refusé, n'est-ce-pas Monsieur le Ministre de 1'agriculture? Et pendant ce temps-là, 75% des populations sénégalaises étaient dans la misère.

La deuxième chose : vous allez appuyer « GOOR » et poursuivre « NDIOUBLANG », nous sommes d'accord, mais en vérité, l'image que laisse votre pouvoir surtout quand on a de pareilles ambitions, c'est aussi qu'on a besoin de paraître juste aux yeux des populations. Et jusque-là, on a 1'impression que vous en avez fait référence, mais on a 1'impression que sur la question des audits, des gens qui ont été reçus et la seule personne qui, à ce jour, a reconnu publiquement avoir dilapidé et volé 1'argent des Sénégalais, est dans vos rangs ; vous avez soulevé la question comme cela, mais elle se pose comme cela. Par ailleurs, d'autres qui étaient dans le même cas que ceux qui étaient poursuivis se sont vus nommer à des postes pendant que le dossier était encore en instance, ou simplement confirmés aux postes qu'ils occupaient.

Pour finir, vous avez fait référence au Coran, je voudrais aussi vous citer une autre, c'est 1 'histoire de Seydina Omar, quand il occupait (intervention en ouolof). Je vous raconte cette histoire-là pour qu'elle vous rende, ... (Perte d'informations) ... je crois que s'il en est ainsi, vous allez réussir, je vous souhaite justement de réussir.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

LA SECONDE QUESTION

 

Je vous remercie, Monsieur le Président. Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
J'ai un peu de ressentiment pour vous, j'ai vu que vous perdez un peu la voix ; j'avais beaucoup de questions à vous poser mais je vais m'en limiter à une seule.

Je n'ai pas choisi de parler après le professeur Iba Der THIAM mais considérons que ce n'est pas une réponse par rapport à ce qu'il vient de dire.

J'ai juste un problème, c'est que vous avez annoncé tout à 1 'heure un certain nombre de mesures visant à régler les problèmes des paysans. Je remarque, en réalité, que ce sont les problèmes ponctuels que vous êtes en train de régler. En réalité, ne serait-ce qu'en l'affirmation d'un engagement à payer les fons impayés est un aveu d'échec d'une politique menée depuis 2 ans. Je rappelle que l'année dernière, lorsqu'il s'est agi de voter le budget, le maître d'œuvre était là, nous l'avons combattu et avons dit qu'il ne fallait pas supprimer la SONAGRAINE, nous n'avons pas été suivis. Lorsque le PTIP est venu, nous avons dit la même chose, nous n'avons pas été suivis, on a par la suite déposé une motion de censure sur la question, nous n'avons pas encore été suivis par la suite, comme vous le faites cette année. L'année dernière,   c'est   le Président de la République qui nous avait donné raison en reconnaissant la suppression prématurée de la SONAGRAINE. En tous les cas, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on va me dire oui mais cette année l'arachide est vendue à 150 F c’est une loi économique. Si le prix a grimpé jusqu'à 150 F c'est simplement du fait de la mauvaise pluviométrie et de la raréfaction du produit. Jusque là donc, le problème reste entier. Cela veut dire que si nous avons la même priorité, 1'année prochaine nous allons avoir 1es mêmes problèmes dans le monde paysan. Cela veut dire que nous allons encore nous remettre à payer des bons soi-disant impayés.

La question est très simple : en dehors des solutions ponctuelles que vous avez apportées aujourd'hui   aux problèmes des paysans, quelles sont au point de vue structurel les mesures visées par le gouvernement   pour régler la question de la production arachidière et surtout celle de la commercialisation ?

Je vous remercie, Monsieur le Président.

 

M.OUSMANE TANOR DIENG

M.OUSMANE TANOR DIENG

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président de 1'Assemblée Nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Chers Collègues,

Monsieur le Premier Ministre, nous prenons acte de votre déclaration et nous vous jugerons sur pièce.

Monsieur le Premier Ministre, votre déclaration intervient dans un contexte particulier, un contexte de crise avec deux campagnes consécutives de commercialisation de l'arachide calamiteuses. Aucun acteur ou observateur sérieux ne s'aventure plus à le nier. Le front social se réchauffe et la tragédie du« Joola »a fini par compliquer encore l'ensemble de cette situation.

Ce que donc nous attendons de vous, Monsieur le Premier Ministre, c'est que ces problèmes que l'actualité nous impose, que vous leur trouviez une solution.

Vous avez indiqué pour ce qui concerne le monde rural que des vivres de soudure vont être distribués selon une formule qui va être précisée. Cela confirme ce que nous disions qu'il y a un déficit vivrier important au niveau du monde rural. Je voudrais savoir, Monsieur le Premier Ministre, quelle évaluation a été faite de ce déficit vivrier.

Pour ce qui concerne 1'arachide, là aussi nous voudrions savoir quelle est aujourd'hui la production arachidière de notre pays. Je pense qu'au mois de février, il est normal que 1' on   puisse   connaître   la   production   arachidière   pour  en   tirer 1'ensemble   des conséquences.

Pour ce qui est, Monsieur le Premier Ministre du bateau le « Joola », vous avez indiqué œ que vous envisagez de faire, mais moi je voudrais savoir ce qui est envisagé pour l'épave qui se trouve au fond des eaux. Quand est-ce-que cette épave sera-t-elle retirée ? J'ai noté d'ailleurs que vous avez été assez prudent parce que pour beaucoup de choses vous ne donnez pas de date et je crois que c'est plus sûr. J'ai entendu dire pour ce qui concerne 1'aéroport de Diass, des dates particulièrement précises pour les premiers avions qui vont voler au-dessus de Diass dans le département de Mbour, je n'en réjouirais mais je voudrais savoir si vous confirmez ces dates précises qui ont été données et je sais bien que vous les connaissez.

Ensuite, pour ce qui concerne   le climat politique apaisé dont vous parlez, pour qu'il y ait un climat politique apaisé, il faut qu'il y ait le dialogue politique ; or ce dialogue politique a été rompu. Et Monsieur le Premier Ministre, pour ce qui concerne le climat social, le dialogue social, la discussion, la concertation, mais quand même il faut rendre à César ce qui appartient à César ; c'est très bien que vous remettiez les choses sur les rails parce que cela c'est quand même Mamadou Lamine LOUM qui a instauré ce dialogue social. Tous les 4 mois les acteurs sociaux et économiques étaient reçus et maintenant tous les 6 mois le Président de la République les reçoit. Donc vous revenez à une tradition qui a été bien établie, nous nous en réjouissons. Je crois que c'est très bien et c'est une très bonne chose. Mais il faut quand même le dire !

Monsieur le Premier Ministre, la crise irakienne, quelle est aujourd'hui la position du Sénégal? Maintenez-vous le cadre des Nations Unies? Comment voyez-vous une intervention   américaine? Je crois qu'il   est important qu'on   sache la position du Sénégal.

La crise ivoirienne aussi, je crois que là aussi, c'est un problème important. Vous savez que pour la crise irakienne le coût du dollar qui est envisagé c'est autour de 40 dollars le baril. Comme nous avons à peu près 25 000 barils/jour au Sénégal, vous connaissez les conséquences, c'est à peu près 4 milliards par mois. Quelles seront les conséquences sur nos finances publiques? Je crois que c'est important.

Cette crise ivoirienne, si elle persiste, quelles seront les conséquences sur notre économie et sur les prévisions que vous faîtes et sur ce que vous envisagez de faire? Je crois qu'il faut avoir ces éléments pour faire une bonne appréciation de l'ensemble de la réalité.

Pour 1'élevage, les aliments de bétail, je crois, Monsieur le Premier Ministre, il faut essayer de trouver une solution.

Je vous remercie.

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Pour ce qui concerne la question de l'honorable député Ousmane Tanor DIENG, sur l'augmentation   du prix du pétrole à 40 dollars par baril et sa répercussion sur l'économie nationale, d'abord   vous avez raison, notre position c'est   que nous ne souhaitons absolument pas la guerre en IRAK, nous souhaitons 1 'utilisation optimale des mécanismes des Nations Unies jusqu'au bout et du Conseil de sécurité jusqu'au bout. Mais considérons que si le prix du baril atteignait 40 dollars sur une année par exemple, nous avons prévu trois paliers d'amortissement de ce choc extérieur avant qu'il n'atteigne le consommateur et en définitive l'économie nationale. Et c'est cela qui est en discussion avec nos partenaires au développement, nous avons dit que la première tranche d'amortissement est supportée par le compte d'exploitation   de la SENELEC lui-même   à   hauteur   de   la   marge   disponible.   Le   deuxième   palier d'amortissement est supporté par les finances publiques sur la base de 1'utilisation des recettes additionnelles qu'occasionne le phénomène de hausse de prix puisque la hausse es tarifs est corrélée aussi au prix.

Et troisièmement, seulement si ces deux paliers sont crevés, ce sera répercuté aux consommateurs et d'après les techniciens, cela n'interviendrait que dans l'hypothèse où le prix du baril se stabiliserait à 40 dollars sur toute 1 'année. Donc il y a quand même ne marge de protection, mais comme je l'ai dit, les chocs extérieurs, nous n'en sommes pas maîtres, et d'ailleurs le Sénégal est analysé sous deux risques en général puisque nous n'avons   pas le risque politique où les gens se battent avec   des kalachnikovs, mais on a deux risques néanmoins pour notre économie, et 1'hivernage est notre vulnérabilité première. C’est que notre agriculture dépend de l'hivernage et vous avez constaté les fluctuations de taux de croissance du seul fait d'un mauvais hivernage.

Le deuxième risque c'est notre vulnérabilité à 1'environnement international. Si le dollar a des problèmes nous le ressentons, si le frêt a des problèmes nous le ressentons, puisque notre économie est trop vulnérable vis-à-vis de la situation extérieure, donc sur cette question, c'est cela que j'avais à répondre.

Pour les semences, il faut simplement rappeler que la SONACOS ne dépend pas seulement de sa collecte de 1'année : elle a des stocks et c'est cela la garantie. Elle a 130.000 t d'arachides en stock.

La deuxième chose, c'est   que vous avez soulevé la question de 1'utilisation du rendement des semences qui seraient utilisées mais ces semences passeront par la grille de certification et on prendra les meilleures semences à meilleur rendement, puisque nous sommes préoccupés par la prochaine campagne agricole et c'est cela que je vous ai dit. Et dès cette semaine, une mission pluridisciplinaire se rendra dans les pays avec lesquels nous devons coopérer pour nous doter de cet équipement de pluies artificielles qu'un pays de la sous-région a testé cette année et qui a parfaitement marché. C'est le seul pays qui a eu un excédent vivrier dans notre sous-région. Nous tous avons souffert de sécheresse quasiment sauf eux.

Sur la fiscalité locale dont les travaux ont été présidés par 1'actuel Ministre des Finances, c'est cette année que ce sera appliqué et moi-même je présiderai un conseil ministériel pour en valider les conclusions dans les tout prochains jours.

LA SECONDE QUESTION

 

Monsieur le Président de 1 'Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mes Chers Collègues,

Je crois Monsieur le Premier Ministre que la tonalité de votre intervention a aidé à apaiser le climat ici parce qu'il n'y a pas eu d'invectives, ni d'attaques inutiles et je pense   que   vos   amis   politiques   en   tireront   les   conséquences   pour   demain.
(Applaudissements)

 Donc, Monsieur le Premier Ministre, je voudrais vous féliciter pour cela, et je crois que c'est un dialogue politique, chacun a un point de vue et le défend à sa manière, avec son style: c'est çà la Démocratie.

La deuxième chose est que je n'ai pas reçu la réponse, et je pense que c'est bien car vous faites preuve de prudence en ne vous avançant pas sur les délais. Je vous ai demandé si vous confirmez les délais donnés par l'APIX   pour l'aéroport   Blaise DIAGNE de Ndiass.

L’autre chose sur laquelle je voudrais avoir une réponse c'est l'épave du bateau le « Joola ». Je crois qu'elle ne peut pas rester indéfiniment au fond de la mer. Je pense que 1'on doit avoir une indication sur ce qui est fait, et sur ce qui est envisagé pour demain.

Monsieur le Premier Ministre, les négociations avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international où est-ce-que nous en sommes? J'avais dit à votre ministre des finances qu'ils vont et viennent mais nous nous ne savons pas exactement là où vous en êtes. Je pense qu'il est bien que l'opinion sache un peu quel est l'état des négociations avec ces deux institutions.

Monsieur le Premier Ministre, le 10 ème Plan : où est-ce-que vous en êtes? Je sais que vous êtes des libéraux, donc vous n'y tenez pas beaucoup.

Les 15.000 ou 20.000 emplois prévus pour les années à venir, la répercussion sur la masse salariale, nous étions à un ratio je crois autour de 32 %, mais nous cherchions 25% alors où en sommes-nous? Je pense qu'il faut se rapprocher du ratio 25% car c'est cela qui est sain pour l'économie sénégalaise.

Une autre question, c'est celle des agences : leur multiplicité et leurs rapports avec le Ministère des Infrastructures. Il y a un ministère qui est chargé des infrastructures, mais une fois ces agences créées, est-ce-que ce sont elles qui seront responsables des domaines d'infrastructures confiées aux agences ou c'est en rapport avec le ministère de tutelle que cela se fera?

Je crois que là aussi, il faut clarifier les rapports pour avoir du bon travail.

La crise ivoirienne : 40 % du P.I.B. proviennent de la Côte d'Ivoire, 60 % à peu près Sénégal et Côte d'Ivoire d one les conséquences sont extraordinaires : les critères de convergence, la monnaie etc. C'est pourquoi, je pense qu'il faut une équipe stratégique qui réfléchisse sur cette question parce que tout peut arriver. Aujourd'hui, vous voyez ce qui se passe en Côte d'Ivoire.

Enfin je me félicite, Monsieur le Premier Ministre, que vous ayez constaté la qualité de notre administration. L'administration sénégalaise est 1'une des meilleures d'Afrique et du Tiers-Monde. Les corps de contrôle, 1'Inspection générale d'État, le Contrôle financier, la Cour des Comptes : ce sont les meilleurs d'Afrique. Maintenant cette autre administration, il faut savoir 1’utilisé car c'est indispensable pour le développement du Sénégal et les projets que l'on a laissés (P.S.A.O.P., P.N.U.R., P.S.T.II. etc.)

C'est bien que l'on reconnaisse, aujourd'hui, que le P.S. a quand même laissé dans ce pays-là des projets. Il faut continuer et gérer c'est cela que l'on vous demande (applaudissements), et lorsque nous reviendrons dans (7) sept ans, nous continuerons. C'est çà la démocratie. (Applaudissements).

LA SECONDE REPONSE DU PREMIER MINISTRE

 

Maintenant, comme je le disais tout à l'heure et c'est là où je suis d'accord avec l'honorable député Ousmane Tanor DIENG. Bien évidemment, nous devons veiller à 1'absorption des chocs extérieurs qui sont indépendants de notre volonté et que nous devons veiller à un équilibre au niveau de la structure budgétaire.

Nos accords avec l'UEMOA nous autorisent-je crois-un taux maximum de 35 %pour la masse salariale; aujourd'hui, nous sommes à 29. Donc, çà se porte très bien.

 

 

 

 

M.PAPE BABACAR MBAYE

M.PAPE BABACAR MBAYE

Je vous remercie, Monsieur le Président.

Monsieur le Président,

En un peu rn oins de 3 0 mois nous venons de suivre la 3 éme déclaration de politique générale du 3 éme Premier Ministre de l'Alternance. Et en un peu moins de 30 mois sans grande surprise, nous n'avons presque rien entendu en plus généreux, en plus humble et en plus joli les mêmes déclarations de principes, les mêmes promesses et les mêmes résolutions. Ces ritournelles nous font convoquer Edgard FAURE le père de la majorité d'idées chère à notre Président   et que vous semblez partager   Monsieur   le Premier Ministre,   pour   relever   encore   la liturgie,   la litanie   et la léthargie   qui semblent caractériser ce rite républicain depuis 3 ans. En formulant toutefois le vœu sincère que votre action à la tête du Gouvernement de la République soit couronnée de succès et de réussite pour le bonheur de tous, je relève, pour vous le concéder, que la présentation de votre discours a, au moins, dans la forme, le mérite d'une certaine sophistication. Cette façon d'opérer comporte cependant   des risques dont celui de nous plonger dans un Sénégal plus virtuel que réel, un monde d'illusions ou la valse des chiffres et les effets de manche autorisent tout et le contraire de tout.

Pour demeurer   dans ce monde   virtuel,   pour   mieux   revenir   sur le vécu social et quotidien de nos compatriotes qui sont nombreux   à douter de 1'Alternance, je vais comme   vous, convoquer   les personnages de bandes   dessinées ; « Goorgorlou » et « Ndioublang » que   vous   avez   érigés   en paradigme   de   votre   réflexion   et action politiques.

En espérant que vous vous êtes acquitté des droits d'auteur, je convoquerai après vous, ces personnages pour m'interroger sur l'absence de toute référence à « Diègue » sans qui, « Goorgorlou » et le Sénégal ne seraient pas. Je les convoque pour souligner avec force que l'ambition, l'intention et le souhait intime de chaque sénégalais consistent aujourd’hui à dépasser « Goorgorlou » et « Diègue » pour aspirer à devenir comme « Gorgui »et« Ngorsi », c'est-à-dire des sénégalais qui mangent du « sombi guinar »à la place du pain maffé, des sénégalais capables d'acheter le riz moins cher, le pain moins cher, 1'huile moins chère, le carburant moins cher, le mouton de Tabaski moins cher, les médicaments moins chers (Applaudissements), des sénégalais qui préfèrent les camions d'Alcyon à la traction des ânes, des sénégalais qui réclament 1'électricité et non la bougie, des sénégalais qui accèdent à l'eau potable et non à l'eau des« Tanns ».

Monsieur le Premier Ministre, la vraie économie disait un ancien Ministre sénégalais, c'est le ventre et la poche.

En une phrase dans un pays où les ventres et les poches sont troués, que peut-on espérer de votre gouvernement pour rendre la vie des sénégalais moins difficiles ? Que comptez-vous faire pour mener la vie dure à « NDIOUBLANG » ? Il n'est   pas seulement   à Sandaga, mais aussi dans certaines allées du pouvoir. A quand le rétablissement des liaisons avec la Casamance qui semble être, Monsieur le Premier Ministre, le grand absent de votre discours de politique générale en termes de solution pour rétablir la paix dans cette région du Sénégal ? Que comptez-vous faire donc pour la paix en Casamance ?

Je vous remercie.

LA SECONDE QUESTION

 

Je vous remercie, Monsieur le Présent.

Monsieur le Premier Ministre, je voudrais me féliciter et vous féliciter également pour la tonalité républicaine, consensuelle et rigoureuse de votre intervention préliminaire. Mais j'ai aussi relevé et déploré un peu le ton quelque peu polémiste de certaines de vos réponses. C'est de bonne guerre peut-être dans cette campagne préélectorale de 3 ans qui vient d'être ouverte avec la déclaration de candidature de deux candidats qui siègent dans le même gouvernement. Mais je voudrais rappeler ici 1'invite que je vous avais adressée lors de la séance d'écoute que vous aviez initiée avec les Présidents des Groupes Parlementaires. Je vous avais dit, Monsieur le Premier Ministre, c'est bien d'écouter mais qu'il est encore mieux d'entendre. Et je souhaite de tout cœur, qu'à travers les interventions des uns et des autres, toutes sensibilités confondues, que vous entendiez le cri réel du pays profond. En attendant, je reviens sur trois aspects particuliers.

Le premier, c’est un rappel parce que dans le domaine   des   infrastructures   de l'hydraulique, de 1 'énergie pour ne citer que c es secteurs, 1es actions que vous avez déclinées sont en fait le prolongement normal et naturel de projets, et programmes hérités de vos prédécesseurs et dont vous êtes d'ailleurs comptable pour avoir participé à deux reprises à des Gouvernements   de majorité présidentielle   élargie du Parti Socialiste.

Le deuxième point est relatif au financement des projets publics par biotie. Une fois dans « Wakh sa Khalat »c'est par rapport à Ndiass et à l'autoroute à péage, quelqu'un s'interrogeait sur 1 a signification du biotie. Je n'ai pas une très bonne prononciation anglo-saxonne mais en ouolof, il paraît que çà signifie : (phrase en Ouolof). Et sous ce rapport, j'aurais souhaité, Monsieur le Premier Ministre, que vous nous indiquiez un peu 1'intégration de ce dispositif du biotie dans le déficit traditionnel de financement des investissements publics et que vous nous éclairiez également sur la préparation ou 1'adoption d'un cadre juridique et réglementaire qui puisse permettre d'encadrer et de surveiller ce processus.

La dernière question est relative au problème des investissements. Vous avez donné un chiffre important d'agréments. Mais en lieu et place des agréments qui ne sont en fait que des promesses plus ou moins aléatoires d'investissements concrets, est-ce-que vous pouvez nous projeter avec votre dispositif la carte de réalisation en terme de montant mobilisé et en terme de localisation physique ?

La dernière intervention c'est un vœu. C'est souhaiter que tous ces points verts là soient des points d'élargissement, du Parti socialiste, dans un avenir très proche.

Je vous remercie.

 

MLLE.KHADY DIEDHIOU

MLLE.KHADY DIEDHIOU

 

Je vous remercie, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Honorables Députés,

C'est avec beaucoup de satisfaction, Monsieur le Premier Ministre, que nous avons accueilli la nouvelle de votre nomination au poste de Premier Ministre. J'ai été encore plus comblée en apprenant la composition de votre gouvernement dans lequel la jeunesse et les femmes ont occupé des fonctions d'une importance capitale pour la construction de ce pays.

Vous prouvez ainsi, le Président de la République et vous même votre foi en notre jeunesse et en nos femmes qui, elles, font la moitié du siècle comme le disait l'autre. La récente session budgétaire a été aussi l'occasion, pour nous les   parlementaires,   de constater   que vous avez misé sur les   compétences. J'ai particulièrement apprécié la maîtrise avec laquelle les ministres ont traité les dossiers. Je vous en félicite.

 Ceci dit, Monsieur le Premier Ministre, j'ai écouté, avec beaucoup d'attention, votre déclaration de politique générale. Je peux dire qu'elle n'a laissé en rade, aucun secteur d'activité. Elle est surtout caractérisée par beaucoup de lucidité et de courage politique de par le diagnostic que vous faîtes, mais aussi par beaucoup de générosité. Une volonté politique avérée de prendre le taureau par les cornes, pour relever le défi du développement de ce pays. Ceci dit, Monsieur le Premier Ministre, je voudrais insister sur la problématique de 1 'éducation et de la formation qui n'est rien d'autre que celle des ressources humaines, dont le président disait, récemment, qu'elles sont le capital le plus précieux dont nous disposons.

A mon avis, Monsieur le Premier Ministre, l'éducation et la formation doivent être articulées à la problématique   de la famille, cellule fondamentale   de toute société humaine, dont la stabilité et l'équilibre conditionnent l'épanouissement de l'enfant. Je ne voudrais pas donner 1'impression d'attaquer, mais je voudrais tout simplement dire, il est avéré que le régime précédent n'a pas répondu aux attentes légitimes de ce peuple dans beaucoup de domaines, surtout en ce qui concerne le domaine de 1'éducation. Sa défaite et son départ doivent d'ailleurs...

Je vous remercie.

MME.MAME BOUSSO SAMB

MME.MAME BOUSSO SAMB

 

Merci, Monsieur le Président.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Honorables Collègues,

Assurément, je pense que la volonté politique est affirmée. Il faut passer aux actes. C'est pourquoi je voudrais, Monsieur le Premier Ministre, axer mon intervention sur des préoccupations que des femmes du Sénégal expliquent de manière constante dans 1'expression de nos besoins : le renforcement des capacités et la formation des femmes et des jeunes filles, composantes incontournables pour respecter les engagements que nous avons pris pour l'éducation pour tous et atteindre nos objectifs de développement durable.

 

A ce sujet, je voudrais être rassurée, Monsieur le Premier Ministre, bien que vous ayez dit dans votre discours que les actions, les programmes destinés à la femme sont transversaux. Mais je voudrais savoir quelles sont les mesures pratiques pour pérenniser 1 'alphabétisation fonctionnelle en cours de réalisation, ainsi que la scolarisation des filles et leur maintien à 1'école, 1'insertion des filles et leur formation dans le circuit productif. Car Monsieur le Premier Ministre, ce sont des cibles très vulnérables face au SIDA, à la pauvreté, à 1'analphabétisme, au chômage.

Ma deuxième préoccupation concerne une question que vous avez évoquée sans le dire de manière manifeste. Il s'agit des programmes transversaux sur les femmes que vous avez déclinés avec pertinence. Je voudrais aussi, Monsieur le Premier Ministre, que vous puissiez nous dire ce que, de manière pratique, votre gouvernement va prendre comme disposition, comme mécanisme pour installer dans nos programmes, dans nos démarches, dans notre approche puisque c'est une approche qui n'est pas un concept de mode seulement mais une manière de pouvoir bien évaluer, planifier, regarder les particularités, les ressemblances mais aussi les disparités entre les femmes et les hommes pour arriver à une optimisation de nos résultats, parce que permettant une participation de toutes les composantes de notre société. Comment et par quels mécanismes votre gouvernement compte utiliser cette approche de manière pratique et plus ciblée vers les femmes, les jeunes mais aussi les hommes, puisque «GOOR» est avec« DIEK ».

Enfin, je voudrais que l’on s’apitoie sur le sort de« DIEK ».

Merci, Monsieur le Président.

MME.SEYNABOU KA DIALLO

MME.SEYNABOU KA DIALLO

Merci, Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre,

Vous avez axé votre déclaration sur 1'homme et vous avez promis aux femmes de les accompagner dans les marchés. Je vais vous prendre au mot, Monsieur le Premier Ministre. Pour ce qui est de l'axe sur l'homme, je crois que tous mes Collègues Députés ont reçu cette lettre de Monsieur SADIO, ancien Secrétaire Général des Policiers radiés ce qu'il demande aujourd'hui, c'est seulement la réintégration dans la police nationale. La lettre est tellement pathétique que je ne peux pas la lire, je ne peux pas la résumer. J'ai reçu en même temps une lettre individuelle parce que c'est moi qui habitais avec eux ; je ne trouvais pas les mots pour répondre à ces lettres. Voilà, Monsieur le Premier Ministre, un problème crucial que vous devez résoudre dans les plus brefs délais, parce c'est un problème de justice, c'est un problème humanitaire, c'est un problème humain.

Deuxièmement, vous avez parlé des femmes, je parle aujourd'hui, au nom de 23 veuves habitant liberté IV, parce que j'habite parmi elles. Vous ne pouvez pas savoir l'état de délabrement mental, physique, psychologique de ces dames qui n'ont qu'un revenu de 50 francs par jour. C'est difficilement croyable. Mais venez vérifier. Elles ne peuvent plus payer la Sicap. Elles n'ont ni eau, ni électricité. Voilà mon problème, Monsieur le Premier Ministre que vous pouvez résoudre, parce leurs arriérés à la Sicap n'excèdent pas 10 millions de francs cfa. Voilà un problème crucial, et cette lettre vous 1'avez tous,

Messieurs les Députés.

Monsieur le Premier Ministre, une autre question....

LA REPONSE DU PREMIER MINISTRE

Pour le souci de l'honorable député Seynabou KA DIALLO, sur la réintégration des policiers radiés, il y a deux niveaux. D'abord, aujourd'hui, il y a la sécurisation de leurs salaires, c'est complètement réglé puisque c'est entièrement pris en charge par le budget de 1'État. Maintenant la question de la réintégration sera étudiée en rapport avec les ministres concernés, mais je n'ai pas encore eu à me pencher sur cette question.